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Le symbolisme du nombre 12

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Le symbolisme du nombre 12 : interprétation. Que représente le 12 sur le plan spirituel, religieux, anagogique ou ésotérique ? Quelle signification peut-on donner au douze ?

12 est un nombre évocateur, éminemment symbolique.

C’est d’abord un nombre sublime : ses diviseurs (1, 2, 3, 4, 6 et 12) sont au nombre de 6, qui est un nombre parfait, et leur somme (28) est aussi un nombre parfait. A noter qu’il y existe seulement deux nombres sublimes.

Par ailleurs, 12 est le nombre du temps et de l’espace car il évoque immédiatement :

  • les 12 mois de l’année,
  • les 12 heures du jour et de la nuit,
  • ou encore les 12 signes du Zodiaque composant la voûte céleste.

Aussi bien concret qu’abstrait, le nombre 12 peut être interprété de deux façons :

  • en tant que 3×4, il est le produit du ternaire (l’esprit, Dieu, la Trinité) et du quaternaire (la matière, la création, les 4 éléments, les 4 directions cardinales),
  • 12 est composé des chiffres 1 et 2 : l’unité et la dualité. Sa réduction théosophique est 1+2=3, une suite qui évoque la rencontre de l’unité divine avec la dualité terrestre, permettant la réconciliation finale exprimée par le 3.

D’autre part, le nombre 12 évoque les 12 travaux d’Hercule, les 12 dieux de l’Olympe ou les 12 chevaliers de la Table ronde dans la légende arthurienne.

Le drapeau européen comporte 12 étoiles en signe de perfection, de plénitude et d’unité.

Entrons plus profondément dans le symbolisme du nombre 12.

12 et le système duodécimal.

Les qualités numériques du 12 font que le système duodécimal (numération en base 12) a longtemps été préféré au système décimal : on comptait ainsi douze pouces dans un pied (mesure de longueur), douze pence dans un shilling, ou encore douze deniers dans un sou.

La douzaine (ou « duodénaire ») est encore utilisée dans le langage courant, faisant du 12 le nombre de l’unité totalisante.

Le symbolisme du nombre 12 : les cycles.

Le nombre 12 est indissociable du cycle solaire, qui comporte 12 mois. Historiquement, ce nombre est fondé sur les lunaisons. A l’image du nombre 12, la pleine lune symbolise la maturité, l’aboutissement, mais aussi l’amorce de la décroissance.

12 renvoie donc à la fin d’un cycle : c’est un accomplissement, mais en même temps un coup d’arrêt avant le début d’un nouveau cycle.

L’expression aboutie de l’ordre du monde.

Le nombre 12 éclaire le monde tel qu’il est structuré, dans sa perfection quaternaire, sur les 3 plans de la terre, de l’homme et du divin.

C’est donc le chiffre du monde achevé, abouti dans sa perfection.

Le chiffre 12 dans la Bible et le christianisme.

Pour les chrétiens, le symbolisme du nombre 12 renvoie entre autres :

  • aux douze tribus d’Israël (correspondant aux douze fils de Jacob, alias « Israël »),
  • aux 12 fruits de l’Esprit saint : Mais le fruit de l’Esprit, c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la longanimité, la mansuétude, la foi, la modestie, la continence et la chasteté. Galates 5, 22
  • aux 12 apôtres de Jésus-Christ,
  • ou encore à l’Épiphanie, fête qui intervient 12 jours après Noël, laps de temps nécessaire à la transformation.

On pense aussi à la Cène et à ses douze participants (les 12 apôtres, sans compter Jésus). Lors de ce repas, Jésus invite à boire son sang dans le calice, et à manger son corps. Dans la légende arthurienne, en particulier les écrits médiévaux de Robert de Boron, la Table ronde du roi Arthur est une manière de rappeler l’épisode biblique de la Cène. La Table ronde est destinée à recevoir le Graal, une fois celui-ci retrouvé.

Cette table du Graal peut aussi rappeler la Table des pains de proposition qui était présente dans le Temple de Salomon : il s’agissait d’une table en bois recouverte d’or sur laquelle étaient placés 12 pains sans levain (Exode 25, 30 – Exode 35, 13 – Exode 39, 36 – Lévitique 24, 6).

Surtout, le nombre 12 est omniprésent dans l’Apocalypse. Il renvoie en effet :

  • à la couronne de la Femme qui apparaît dans le ciel : Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Apocalypse 12, 1-2 (ici, la concordance entre les douze étoiles de la couronne, le numéro du chapitre et des versets est pour le moins étonnante),
  • au peuple des serviteurs de Dieu, composé de 144 000 fidèles marqués du sceau divin, soit 12000 pour chacune des 12 tribus d’Israël :
    • Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël. De la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau ; de la tribu de Roubène, douze mille ; de la tribu de Gad, douze mille ; de la tribu d’Aser, douze mille ; de la tribu de Nephtali, douze mille ; de la tribu de Manassé, douze mille ; de la tribu de Siméon, douze mille ; de la tribu de Lévi, douze mille ; de la tribu d’Issakar, douze mille ; de la tribu de Zabulon, douze mille ; de la tribu de Joseph, douze mille ; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau. Apocalypse 7, 4-8
    • Alors j’ai vu : et voici que l’Agneau se tenait debout sur la montagne de Sion, et avec lui les cent quarante-quatre mille qui portent, inscrits sur leur front, le nom de l’Agneau et celui de son Père. Apocalypse 14, 1
  • aux caractéristiques de la Jérusalem céleste :
    • Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël. Apocalypse 21, 12
    • La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau. Apocalypse 21, 14
    • Il mesura la ville avec le roseau : douze mille stades ; sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales. Apocalypse 21, 16
    • Puis il mesura sa muraille : cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme et mesure d’ange. Apocalypse 21, 17
    • Par ailleurs, la cité comporte douze fondations décrites dans Apocalypse 21,19-20
    • Au milieu de la cité pousse l’arbre de vie qui donne douze fois des fruits chaque mois (Apocalypse 22,2).

On remarque donc que les nombres 12 et 144 (12×12) fondent la Jérusalem céleste et triomphante. Ils sont parfois multipliés par 1000, symbole de multitude. Ces éléments sont décrits dans le chapitre 21 de l’Apocalypse : or 21 est le miroir de 12.

21, miroir de 12.

12 évoque le fait d’aller du 1 au 2 : c’est l’unité qui génère la différenciation.

Dans le sens inverse, 21 exprime la dualité ramenée à l’unité. Par ailleurs, dans la Bible, 21 est le chiffre de la perfection et de la sagesse.

Dans le Tarot de Marseille, l’arcane XII est celui du Pendu : il marque un moment d’immobilité ou de repli à la fin d’un cycle. Il est le miroir de l’arcane XXI (Le Monde), qui représente le mouvement, la réalisation pleine et entière.

Le chiffre 12 en numérologie.

  • En numérologie classique, le 12 est parfois synonyme de fragilité, de blocage ou de maladie,
  • En gématrie (numérologie kabbalistique), le 12 correspond à l’humanité, au peuple, aux 12 tribus d’Israël.

Le symbolisme du nombre 12 en franc-maçonnerie.

Au grade de Sublime Chevalier Élu (Rite Écossais Ancien et Accepté), 12 maîtres sont tirés au sort parmi les 15 Grands Elus : ils sont nommés Sublimes Chevaliers Elus et portent le nom d’Emerek, signifiant « homme vrai en toute circonstance » en hébreu.

Les 12 Chevaliers Elus sont chargés de commander les 12 tribus d’Israël. La somme des 12 peut évoquer la sagesse du roi Salomon.

Enfin, on pense aux 12 nœuds du cordeau (les « lacs d’amour ») qui fait le tour de la loge, ou encore aux 12 heures de la journée de travail maçonnique, de midi à minuit.

Dans le bouddhisme : les 12 liens.

Le bouddhisme décrit l’enchaînement causal menant à la souffrance à travers douze liens d’interdépendance, le premier d’entre eux étant l’ignorance. L’ignorance fait naître les créations mentales, la conscience des personnes et des objets, les désirs, l’attachement et l’illusion d’une existence éternelle. C’est le phénomène de coproduction conditionnée (lire aussi notre article sur l’interdépendance).

Du 12 au 13.

Le passage du 12 au 13 est maudit. Les 13 participants du dernier repas du Christ, ou le treizième chapitre de l’Apocalypse (où la Bête apparaît) renvoient au malheur et au mal.

Si 12 est aboutissement et perfection, 13 pointe un risque de disharmonie. A moins que ce ne soit tout simplement le début d’un nouveau cycle…

Pour aller plus loin :

  • Le dictionnaire des symbolesde Gheerbrant et Chevalier. Avec ses 1600 articles, cet ouvrage est une référence dans l’étude des symboles et des chiffres.

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Modif. le 30 juillet 2021

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