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Le symbolisme du cercle

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Le symbolisme du cercle : comment interpréter le cercle sur le plan spirituel et métaphysique ? Quelle est sa signification ?

Le cercle est une figure unique et parfaite.

Sur un plan métaphysique et spirituel, le cercle évoque l’unité, l’harmonie, l’infini et le domaine de l’esprit. Il semble représenter le cosmos, sa source et l’ordre qui le sous-tend.

Le cercle est à la fois début et fin, fini et infini, tout et rien. Par sa forme ronde, il évoque les cycles ainsi que la course de la vie.

Entrons dans le symbolisme du cercle.

Le symbolisme du cercle : de la source à l’infini.

Le cercle naît du point, élément géométrique infiniment petit, invisible et pourtant fondamental.

Le point central est la source : il peut être vu comme l’origine du monde ou la volonté divine qui précède la création circulaire. Le cercle, quant à lui, représente l’univers déployé : c’est le point sous sa forme étendue, infiniment grande.

Bien que l’un soit infiniment petit et l’autre infiniment grand, le cercle et son centre partagent les mêmes propriétés : perfection, homogénéité, absence de début et de fin. A la différence de la croix, du losange ou du carré, ils ne contiennent aucune division, aucune dualité.

Le cercle s’étend à partir de son centre grâce au nombre Pi. Pi est un nombre mystérieux : son écriture décimale n’est ni finie, ni périodique. C’est un nombre dit « transcendant » au sens mathématique mais aussi métaphysique. C’est donc le nombre qui permet l’extension du Principe, le développement de la Loi dans le monde physique.

Lire aussi notre article : Le centre du cercle et son symbolisme.

Le symbolisme du cercle : le royaume de l’esprit.

Le cercle dépasse le simple cadre spatio-temporel. Il évoque à la fois la volonté créatrice et son résultat.

Si le point appartient au divin, le cercle peut symboliser l’esprit humain qui tend à la transcendance, dans l’espoir de trouver ou retrouver la Lumière, le Verbe, le souffle divin ou encore la conscience absolue.

Plus précisément, on peut distinguer trois parties dans le cercle :

  • le centre divin (l’Esprit),
  • le rayon (la Lumière qui éclaire l’âme),
  • la périphérie (la matière déployée et ordonnée).

La diffusion de l’esprit est indissociable du déploiement de la matière : le cercle contient toutes les figures géométriques qui portent en elle la différenciation et la dualité (croix, étoile, carré).

De fait, le cercle comporte en lui-même tous les objets et toutes les formes sans distinction ni jugement : il est Amour.

Le diamètre et la circonférence du cercle sont potentiellement infinis. Plus on s’éloigne du centre, plus la différenciation promet d’être forte. A l’inverse, plus on s’approche du point central, plus on perçoit l’unité et l’interdépendance de toute chose.

Le cercle, l’œuf originel et le serpent qui se mord la queue.

Le cercle peut être vu comme l’œuf originel, ou œuf cosmique, sorte de sphère qui contient la totalité de l’univers en germe. Le cercle ou l’œuf contiennent toutes les potentialités. C’est le symbole de la naissance, du commencement préalables au déploiement du Tout.

Par ailleurs, le cercle évoque l’Ouroboros, le serpent qui se mord la queue : il contient en lui-même son commencement et sa fin. L’Ouroboros est à la fois autodestruction et renouvellement, anéantissement et vie.

ouroboros

A noter que l’Ouroboros et l’œuf cosmique sont des symboles centraux en alchimie spirituelle : ils permettent d’approcher le concept d’Un-le-Tout :

  • « Un » est le principe, la source (la stabilité, le Soleil, le principe actif, le centre du cercle),
  • « Tout » est la matrice dans sa dimension cosmique : c’est la Nature, le chaos, la matière indifférenciée, la transformation permanente, la dissolution et la re-création. « Tout » est associé au passif, à l’Eau et à la Lune.

Ainsi, Un-le-Tout est “le Père et le fils de lui-même” : il se crée, s’auto-féconde, se transforme et se dissout lui-même.

Au final, l’Ouroboros éclaire le mystère des mystères, à savoir qu’Un-le-Tout est à la fois transcendance (le Dieu-serpent) et immanence (le serpent se crée lui-même).

Lire aussi notre article sur l’Ouroboros.

Le cercle et le symbolisme du temps.

Bien que perçu comme linéaire en occident, le temps est souvent représenté par un cercle, en référence aux révolutions des planètes ou encore au cadran des horloges.

Le mouvement circulaire est parfait. Il évoque les cycles, l’éternel retour, la mort et la renaissance, mais aussi l’éternité.

La vacuité.

Le cercle peut être vu comme un élément creux, un contenant, un vase, ce qui rappelle le tao du taoïsme (la grande source, la voie) ou le wuji, terme taoïste qui signifie « sommet du néant ».

Le cercle peut alors être vu comme la source sans fin à laquelle tout retourne.

Lire aussi notre article sur le vide et la vacuité.

Le cercle : un symbole culturel et religieux majeur.

Selon les différentes cultures et religions, le cercle peut évoquer :

  • Jésus : le Christ représente l’Esprit saint incarné dans la matière humaine ; il est l’homme-lumière, le cercle qui englobe la croix,
  • la sphère céleste et la rotation apparente du ciel étoilé,
  • l’alliance (l’anneau au doigt) avec Dieu,
  • l’auréole des saints, symbole de gloire et de sacré,
  • la couronne, symbole de triomphe et de pouvoir,
  • la bague ou le bracelet, parures symbolisant l’union entre le corps et l’esprit,
  • le disque solaire (mythologie égyptienne),
  • la circumambulation des pèlerins musulmans autour de la Ka’ba à La Mecque,
  • la danse circulaire des derviches tourneurs (soufisme) symbolisant la fusion de l’âme humaine avec le ciel,
  • la roue du karma (bouddhisme),
  • le symbole du yin et du yang (c’est, dans le taoïsme, la dualité inscrite dans un cercle),
  • l’enso du bouddhisme zen (calligraphie japonaise) : l’enso est un cercle dessiné à l’encre, d’une seule expiration (voir le dessin en tête de cet article). L’enso symbolise l’esprit juste, la vacuité, l’énergie ou encore le nirvana. L’enso est aussi appelé « cercle des lumières »,
  • le cercle de vie des amérindiens du Nord (ou « roue de médecine ») : il s’agit d’une roue divisée en quatre parties, représentant les cycles, les stades de la vie, les différents états mentaux et, de manière générale, l’ordre du monde. Cette roue cosmique est la base des rituels chamaniques.
  • la psyché : selon Jung, le cercle est l’image de la totalité de la psyché, autrement dit du Soi.

La symbolique du cercle en franc-maçonnerie.

En franc-maçonnerie, le cercle évoque bien sûr le compas (symbole du domaine de l’esprit) qui accompagne ou précède l’oeuvre de l’équerre (symbole du domaine de la matière).

Le compas peut être associé à l’intuition, cette forme de pensée qui saisit les choses « globalement », alors que l’équerre est associée à la raison duale, réflexive. Les deux se complètent pour guider le franc-maçon sur le chemin de la Connaissance.

Autrement vu, le cercle soutient l’ordre de l’Univers. Le compas, en reliant le centre à la périphérie, est l’instrument qui fait le lien entre la Source et la Création, entre l’Esprit et l’âme, entre Dieu et l’Homme.

Enfin, le cercle évoque aussi l’Ouroboros, très présent dans les représentations maçonniques, symbole alchimique de « Un-le-Tout », évoquant aussi bien l’Eau que le Feu.

Lire aussi notre article :

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Modif. le 8 mai 2023

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