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Le pair et l’impair en spiritualité : interprétation

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Le pair et l’impair en spiritualité : quelle est la signification spirituelle et métaphysique du pair et de l’impair ? Quel sens caché ?

En mathématiques, les nombres entiers pairs (qui se terminent par 0, 2, 4, 6, 8) sont des multiples de deux, alors que les nombres entiers impairs (qui se terminent par 1, 3, 5, 7, 9) ne le sont pas.

Les nombres pairs, comme leur nom l’indique, témoignent d’une parité : ils comportent deux parties égales, ce qui fait penser à une dissociation, ou au contraire à une association d’éléments distincts mais équivalents. Le pair semble donc lié à la matière, à ce qui est concret.

A l’inverse, les nombres impairs ne sont pas divisibles par deux : cela signifie qu’ils dépassent la notion d’assemblage, se situant sur un autre niveau, a priori celui de la spiritualité.

Pourtant, une analyse plus profonde montre qu’on aurait tort de réduire le pair et l’impair à la seule opposition entre matière et esprit.

Tentons d’aborder la signification du pair et de l’impair en métaphysique spiritualité.

Lire aussi notre article : Unité et dualité.

Le pair et l’impair en spiritualité : quelle signification ?

Le pair, par sa capacité à se diviser et à se multiplier, évoque la matière et l’infini. Il représente l’illimité, l’infiniment grand autant que l’infiniment petit, à l’image de l’univers déployé.

Pour les pythagoriciens, le pair est négatif et féminin, précisément du fait de son caractère illimité. A l’inverse, l’impair est positif et masculin car limité et cohérent.

Ainsi, le caractère féminin du pair (assimilable au yin) exprime le monde dans son côté nébuleux, sombre, négatif au sens où il ne produit rien de stable, rien de définitif : le pair se déploie vers ce qu’il y a de plus petit ou de plus grand, sans limite, sans conscience. Il suggère l’infini des potentialités ; il est lié au changement, aux cycles et au devenir ; il est donc intimement lié à la matière.

Au contraire, le côté masculin de l’impair (yang) évoque le cosmos dans son côté positif, réalisé et stable : la matière semble soumise à un élément supplémentaire, en l’occurrence une puissance ordonnatrice, un centre invisible, une force supérieure, une intention située au-delà du matériel.

Séparation et unité.

Alors que le pair est séparation, l’impair exprime le retour à l’unité.

Par exemple, le chiffre 3 rappelle que le 2 a vocation a être dépassé par la réconciliation : l’illusion de la séparation disparaît, les opposés deviennent complémentaires et l’ordre est rétabli par l’ajout d’un élément unitaire. Ainsi, l’impair arrête, limite et contrôle le pair, ce qui permet à l’infini de ne pas sombrer dans le néant, de ne pas s’effondrer sur lui-même, de ne pas se dévorer lui-même.

Quelques illustrations symboliques :

  • le chiffre 1 symbolise Un-le-Tout, l’Amour, le point commun à toutes les choses,
  • le chiffre 2 symbolise le dualisme, la haine, l’ignorance, le rejet, l’oubli du caractère ordonné du monde,
  • le chiffre 3 représente la réconciliation, la trinité, le dépassement des oppositions, l’harmonie entre matière et esprit,
  • le chiffre 4 symbolise la matière par excellence (les 4 dimensions, les 4 éléments…),
  • le chiffre 5 évoque la quintessence, le cinquième élément, la force qui sous-tend et ordonne la matière, ou encore l’union de la matière et de l’esprit,
  • le chiffre 7 évoque la perfection, la Connaissance et la sagesse qui se fonde sur l’alliance du 3 spirituel et du 4 matériel.

Pair et impair dans la Nature

Nous l’avons dit, le pair évoque la matière qui s’étend dans toutes les directions, qui s’oublie elle-même dans l’infiniment petit ou l’infiniment grand, inconsciente de sa propre condition.

Mais d’un autre point de vue, les nombres pairs témoignent d’une certaine stabilité du fait de leur caractère divisible : 2 ou 4 points d’appui valent toujours mieux qu’1 ou 3. C’est ainsi que le pair porte en lui-même la perfection de la matière.

Le pair évoque en outre la division cellulaire, qui fonde la plupart des êtres vivants : la matière vivante se déploie selon la suite 2 – 4 – 8 -16 -32 – 64 – 128, etc. Or cette division cellulaire produit des êtres complets, harmonieux et unitaires : la division cellulaire n’a pas effacé l’unité. Bien au contraire, elle la fonde : c’est ainsi que pair et impair se complètent, s’assemblent de manière parfaite et indissociable.

Pair et impair : un équilibre subtil

Au final, pair et impair se complètent parfaitement. Le pair sans l’impair serait insensé. L’impair sans le pair serait vide.

Les nombres pairs, s’ils portent en eux la perfection, ont certes besoin d’un centre, d’un point d’union, souvenir de la Source unique et invisible qui coule éternellement en toute chose. Ce centre est apporté par l’impair, qui, sans nier la matière paire, lui donne sa dimension sacrée : c’est le ciment invisible de l’univers, la quintessence, ou tout simplement la prise de conscience que tout est lié et relié.

Le chiffre zéro est peut-être celui qui traduit le mieux cette double qualité à la fois physique et métaphysique : il peut être vu comme le « rien », c’est-à-dire la Source de tout, à l’image du tao duquel provient toute chose manifestée. Unitaire, il contient tout en général et rien en particulier. Et pourtant, le zéro est bien un chiffre pair.

Enfin, quoi de plus parlant que le symbole du yin et du yang (taijitu) pour traduire la relation subtile entre le pair et l’impair ?

symbole yin yang taijitu
Les nombres - Adrien Choeur

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Modif. le 18 avril 2024

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