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Le signe d’horreur et le signe de détresse : interprétation

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Le signe d’horreur et le signe de détresse : en quoi consistent-ils ? quelles sont les formules associées ? quelle signification au troisième degré ?

Le signe d’horreur et le signe de détresse sont spécifiques au troisième degré ; ils consistent chacun en une posture et une formule.

Le signe d’horreur est lié à la découverte du corps d’Hiram. Le Très Vénérable Maître ayant reconnu les traits de l’Architecte, il s’écrie d’abord : « Ô ciel, c’est lui !…. C’est l’Architecte ! », formule qui correspond au mot sacré substitué « Mohabon ». Puis il effectue le signe d’horreur, lequel est accompagné de la formule « Ah Seigneur, mon Dieu ! ».

Quant au signe de détresse, aussi appelé « signe de secours », il est présenté au nouveau maître lors de son instruction. Il évoque le sens du sacrifice de ceux qui, voyant un frère en danger, sont prêts à tout pour le sauver. Il s’accompagne de la formule « A moi, les enfants de la Veuve ! ».

Entrons dans le symbolisme et la signification du signe d’horreur et du signe de détresse au 3ème degré REAA.

Le signe d’horreur consiste à lever les bras au ciel et à les laisser retomber sur le tablier, en prononçant la formule « Ah Seigneur, mon Dieu ! ». Il vient conclure les huit pas de la marche du maître lors de l’entrée en cérémonie. On peut donc y voir un signe de salutation.

Effectué par le Très Vénérable Maître au moment de la découverte du corps d’Hiram, le signe d’horreur évoque la surprise et l’accablement devant le constat de la perte du Maître et des secrets.

Le mot « horreur » traduit l’effroi mêlé de stupeur devant cette abomination : le Maître a été assassiné non pas par des étrangers ou des inconnus mais par ses frères, c’est-à-dire une part de lui-même.

Ce qui semblait impossible est arrivé. Le mal est venu de l’intérieur ; en ce sens, il s’agit bien d’une trahison, d’un complot. Mais au-delà de l’étonnement, il s’agit d’une prise de conscience essentielle : nous savons désormais où se cache le mal.

Le fait de lever les bras au ciel et de les laisser retomber traduit un mouvement du bas vers le haut et du haut vers le bas :

  • vers le haut comme un signe envoyé à Dieu : « j’ai compris d’où vient le danger »,
  • vers le bas comme un retour à soi, les mains finalement posées sur le tablier, élément sensé protéger des dangers et menaces.

Enfin, la formule exclamative « Ah Seigneur, mon Dieu ! » contient une double invocation divine : elle peut être interprétée comme un signe d’allégeance, car on comprend que pour être sauvé, il faudra retourner à la loi divine qui avait été oubliée.

Le signe de détresse consiste à porter le pied droit en arrière, à se courber en arrière, à élever les mains au-dessus de la tête en croisant les doigts, paumes tournées vers le haut, tout en s’écriant : « A moi, les enfants de la Veuve ! »

Les franc-maçons sont ici appelés les « enfants de la veuve », la veuve étant la franc-maçonnerie pleurant la perte du père, en l’occurrence maître Hiram.

– Que feriez-vous si, étant en grand danger, vous réclamiez le secours de vos Frères ?
On exécute le « Signe de Détresse » en s’exclamant : A moi les Enfants de la Veuve !
– Et vos Frères ne manqueront jamais de répondre à votre appel !

Instruction du troisième degré REAA

Si un franc-maçon se trouve en danger, il peut donc lancer cet appel au secours, sorte de SOS maçonnique. Tout maître qui entend cet appel se doit d’accourir, au péril de sa vie. On trouve là tout le sens de l’amour fraternel porté jusqu’au sacrifice.

On peut imaginer qu’Hiram aurait survécu s’il avait été en possession de ce signal. On peut aussi imaginer que le signe de secours a été créé pour prévenir un nouveau drame. Désormais, tout frère en situation de danger pourra compter sur sa vigilance et celle de ses pairs pour résister à ses mauvais penchants. Ainsi, le signe de détresse constitue un antidote aux trois mauvais compagnons susceptibles de ressurgir en nous à chaque instant. Ici, le sens de la méthode initiatique est rappelé, elle qui permet aux franc-maçons de s’entraider et de progresser ensemble sur le chemin de la vérité.

On retrouve dans ce signe de détresse l’exemplarité et le dévouement d’Hiram : le frère qui accourt est prêt à se sacrifier, prêt à dépasser ses peurs, prêt à renoncer à sa propre matière. En allant vers l’autre, il rompt tous ses attachements égoïstes. Il passe du partiel à l’universel et s’élève vers son idéal, fondé sur le plus pur humanisme.

Enfin, la posture associée au signe de détresse fait sens :

  • le pied droit en arrière et le buste courbé évoquent un mouvement de recul, une tentative de se protéger face aux attaques des mauvais compagnons,
  • les mains au-dessus de la tête, doigts entrelacés, paumes vers le haut, peuvent être vues comme un moyen de parer les coups tout en recevant l’énergie céleste qui permettra de mieux faire face à l’adversité.

Voir aussi notre liste de planches au troisième degré

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Modif. le 14 mars 2024

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