La marche du Maître maçon : interprétation

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La marche du maître maçon : en quoi consiste-t-elle ? que symbolise-t-elle ? pourquoi se termine-t-elle par le signe d’horreur ?

La marche du maître maçon se compose de huit pas effectués de l’occident vers l’orient :

• d’abord les 3 pas rectilignes de l’apprenti,
• puis les 2 pas de compagnon : le pas de côté ainsi que le retour à l’alignement, décrivant une équerre,
• et enfin les 3 pas de maître, qui consistent à enjamber le cercueil d’Hiram en décrivant des arcs de cercle.

Alors que la marche de l’apprenti se fait en ligne, celle de compagnon permet de découvrir le plan, et celle de maître le volume.

La marche comporte 8 pas en tout, le chiffre 8 pouvant renvoyer aux 8 sommets de la pierre cubique, aboutissement du travail du compagnon : voilà le volume parfait, achevé.

Entrons dans le symbolisme de la marche du maître maçon.

Les trois pas de la marche du maître maçon

La marche du maître débute en tête du cercueil d’Hiram. Le premier pas s’effectue par le pied droit et consiste à le positionner à droite du cercueil, en ramenant le pied gauche contre le pied droit. Le pas suivant consiste à enjamber le cercueil en passant le pied gauche au-dessus de l’obstacle, et en ramenant le pied droit contre le pied gauche. Enfin, le dernier pas aboutit au pied du cercueil : il constitue un retour à l’alignement de départ, d’abord par un pas du pied droit, avant de ramener le pied gauche contre le pied droit.

Ces trois pas se font en décrivant des arcs de cercle et forment un S : on peut y voir le signe de l’infini ou le lemniscate, forme sans début ni fin évoquant la continuité, l’éternité ou l’interconnexion.

Alors que les pas du compagnon étaient marqués par une certaine liberté (le pas de côté), ceux de maître sont contraints par l’obligation de surmonter un obstacle particulièrement imposant, en l’occurrence le cercueil d’Hiram…

La marche du maître maçon : interprétation

– Que peuvent signifier les pas de la marche du Maître ?

Tandis que les pas de l’Apprenti et du Compagnon se font au ras du sol, ceux du Maître enjambant le corps d’Hiram, décrivent une courbe qu’on trace avec un Compas : c’est donc le passage de l’Equerre au Compas, du domaine du tangible à celui des idées.
Enfin, le passage du Maître par-dessus le Tombeau fait allusion aux plus grands mystères, sur lesquels il convient de méditer en silence.

Instruction au troisième degré

Ainsi, le maître est passé de l’équerre au compas. Alors que l’équerre traduisait la rectitude et le respect de la loi morale, le compas ouvre un nouveau chemin de recherche intuitif : il invite à rencontrer le principe supérieur, situé au-delà de la matière. Nous pénétrons ici dans le domaine de la spiritualité.

Précisément, cette entrée dans le domaine de la spiritualité se fait en enjambant le cercueil d’Hiram, comme un rappel de la nécessité d’abandonner toute matière pour pouvoir s’élever spirituellement.

Enjamber la matière morte, c’est se souvenir du sacrifice d’Hiram. Le Maître architecte n’a pas cédé aux trois mauvais compagnons, il n’a pas capitulé face à ses propres faiblesses et défauts. Il est parvenu à se détacher de son corps et de ses passions : voilà l’exemple à suivre.

Rappelons que cette marche est effectuée pour la première fois lors de la cérémonie d’élévation afin de vérifier l’innocence du récipiendaire. L’innocent est bien celui qui se sacrifie pour les autres, au nom d’une cause qui le dépasse.

Le signe d’horreur et sa signification

La marche de maître se termine par le signe d’horreur, qui consiste à lever les bras au ciel et à les laisser retomber sur le tablier, en disant « Ah Seigneur, mon Dieu ! »

Ce sont ces mots que le Très Vénérable Maître prononce au moment de la découverte du corps d’Hiram ; ils évoquent la stupeur et l’accablement devant le constat de la perte du Maître et des secrets, et devant la réalité de l’assassinat. C’est l’instant d’une prise de conscience : voilà ce qui arrive lorsque nous laissons prospérer les mauvais compagnons en nous.

Le signe d’horreur relie le Ciel et la Terre. La double invocation divine peut être vue comme un appel aux forces supérieures pour venir purifier la matière et laver le crime.

Au final, la marche du maître maçon invite à traverser la matière, sa propre matière, pour renaître meilleur. Le franchissement de la mort physique permettra d’ouvrir grand le domaine de la spiritualité.

Voir aussi notre liste de planches au grade de maître maçon

Pour aller plus loin :

Modif. le 14 mars 2024