Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Le mausolée et les funérailles d’Hiram : planche au 5ème degré

5/5 (1)

Le mausolée et les funérailles d’Hiram : planche au 5ème degré REAA. Pourquoi un mausolée est-il érigé ? Quels sont les éléments qui le composent ? En quoi consistent les funérailles d’Hiram ?

Au cinquième degré du R.E.A.A., la légende est consacrée aux funérailles d’Hiram, à leur contenu spirituel ainsi qu’à l’élévation que ce deuil doit permettre.

Le mausolée, l’obélisque et l’urne contenant le coeur d’Hiram recèlent chacun un symbolisme particulier qui nécessite une mise en perspective.

mausolée d'hiram
Le mausolée d’Hiram surmonté de la pyramide et de l’urne

Le mausolée est érigé en neuf jours. Le chiffre 9, triple-ternaire, est de nature éminemment céleste. Rappelons qu’au troisième degré, ce sont neuf maîtres qui ont retrouvé le corps d’Hiram sous une branche d’acacia.

Notons que le temple est tendu de vert, et non de noir comme cela était le cas au quatrième degré. Peut-être le signe qu’après les larmes de la perte, le temps est à l’espérance. Traditionnellement, le vert est aussi la couleur de la Connaissance (la branche d’acacia, les arts dans la tradition kabbalistique). Seul l’autel est recouvert de noir parsemé d’étoiles.

Voici donc une analyse des funérailles et du mausolée d’Hiram, une planche au 5ème degré REAA.

Voir aussi le rituel complet du 5ème degré

Adoniram, Président à ce degré, est nommé chef des travaux du temple par Salomon. Salomon l’ayant chargé d’organiser les funérailles d’Hiram, il commence par élaborer le plan d’un mausolée.

Décrit dans le rituel, le mausolée d’Hiram est en outre représenté sur le tapis de loge du cinquième degré :

  • cubique, il est fait de marbre noir et blanc :
    • l’aspect cubique évoque la forme du Saint des saints selon la Bible ou encore la pierre cubique, symbole de la perfection et du travail accompli,
    • le noir et le blanc évoquent le pavé mosaïque ou encore le yin et le yang, c’est-à-dire la dualité réconciliée dans l’unité. Ainsi, le ternaire est présent dans le cube,
  • le mausolée est surmonté d’un obélisque sous la forme d’une pyramide portant les initiales JMB :
    • J est l’initiale de l’ancien Mot des Maîtres (Jehovah),
    • M et B sont les initiales du mot substitué de Maître : Mohabon, qui signifie « C’est l’Architecte ! »,
  • enfin, l’obélisque est lui-même surmonté d’une urne contenant le cœur d’Hiram, traversée d’une épée.

L’obélisque : pyramide ou « pierre triangulaire »

L’obélisque en forme de pyramide évoque l’Egypte et ses mystères, notamment les pouvoirs du Dieu Thot, aussi appelé Hermès Trismégiste. Dans l’Egypte ancienne, les pyramides, par leur forme, étaient sensées accompagner le passage des défunts vers l’au-delà. Ici, c’est l’esprit d’Hiram qui plus que jamais, a vocation à voyager pour venir habiter l’âme des nouveaux Maîtres Parfaits.

La base de la pyramide est carrée pour épouser les contours du cube ; ses arêtes s’élèvent pour converger vers un point unique (l’apex), lieu de rencontre de toutes les énergies venant de la matière.

Mais la pyramide peut aussi être lue dans un sens descendant : l’apex est alors le point immatériel à partir duquel l’esprit se déploie pour donner du sens à la matière et aux évènements vécus.

Les côtés de la pyramide évoquent en outre le delta lumineux dont l’oeil aurait ici été remplacé par les lettres JMB : littéralement « Dieu, c’est l’Architecte ! », une phrase qui sonne comme une prise de conscience des qualités dont Hiram était porteur, et que nous devons à présent incarner.

L’urne, le coeur et l’épée

L’urne est sphérique, or la sphère évoque l’unité cosmique, l’énergie globalisante, la puissance d’Amour qui se déploie indifféremment dans toutes les directions. On y place le coeur d’Hiram embaumé, qui représente l’esprit et sa pureté.

L’urne et le coeur sont traversés d’une épée, autrement dit par l’esprit de sacrifice. Le sang d’Hiram s’est répandu sur le sol ; Salomon ordonne de ne pas le nettoyer tant que les mauvais compagnons n’auront pas été punis. Ce sang évoque le don de soi : l’exemple dont tous les Maîtres Parfaits doivent se nourrir.

Hiram a ouvert son coeur au sens propre comme au sens figuré : il a donné sa vie pour que l’ordre perdure. Ce sang répandu, tel celui de Jésus, alimente notre réflexion spirituelle ; il constitue le carburant de notre élévation.

Rappelons aussi que le Maître Parfait a été reçu une pointe d’une épée sur le cœur selon le rituel d’initiation.

Le cube, la pyramide et la sphère : mise en perspective

Le cube surmonté de la pyramide évoque la pierre cubique à pointe, symbole du maître : cette pierre symbolise l’achèvement, l’aboutissement, la perfection.

D’autre part, la superposition des trois éléments cube, pyramide et sphère évoque une continuité : on passe de la perfection matérielle à la perfection spirituelle, avec une étape intermédiaire de nature triangulaire. Trois étapes, donc : voilà un ternaire en trois dimensions. Nous retrouvons ici le chiffre 9, en écho au nombre de jours nécessaires à la construction du monument.

Enfin, la coexistence du cube et de la sphère dans ce monument évoque la quadrature : la correspondance entre deux principes qui semblent opposés mais qui évoquent en réalité la même perfection sous-jacente.

Le déroulement des funérailles d’Hiram est peu précis dans le rituel, rituel qui a par ailleurs connu de multiples variations au fil des époques.

Quoi qu’il en soit, l’hommage à Hiram se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, le mausolée n’étant pas terminé, l’urne est exposée durant neuf jours à l’intérieur du temple sur la troisième marche du Saint des saints. Les frères viennent s’agenouiller devant l’urne sur la première marche.

Le mausolée terminé, la cérémonie de funérailles peut avoir lieu. Le corps embaumé d’Hiram est placé dans le mausolée avec les honneurs. Les frères assistent aux funérailles décorés de tabliers et de gants blancs.

Symboliquement, on considère que le mausolée est placé au centre du temple, tel l’arbre de vie au centre du paradis.

Au sens profane, le deuil est un processus qui comporte plusieurs étapes : la sidération, la colère, la dépression, l’acceptation et enfin la reconstruction.

De même, la mort d’Hiram appelle plusieurs étapes :

  1. la découverte et l’identification du corps (troisième degré),
  2. la translation du corps vers le temple (troisième degré),
  3. les larmes (quatrième degré),
  4. la construction du mausolée (cinquième degré),
  5. et enfin, les funérailles (cinquième degré).

On évolue ainsi de l’horreur vers l’apaisement, même si la question du châtiment des meurtriers reste à traiter.

Le corps d’Hiram est séparé en deux parties : son coeur est placé au somment du mausolée, le reste du corps à sa base. Cette séparation entre coeur et corps est la clé de la transformation que chacun doit opérer en lui, une transmutation alchimique qui permet l’élévation spirituelle. Ici, le coeur symbolise l’âme libérée des affres du corps.

Par ces funérailles, la force spirituelle du Maître est extraite et transférée aux Maîtres Parfaits. Le mausolée est la matérialisation du chemin de perfection que le Maître Parfait est prêt à emprunter, et la cérémonie marque l’entrée de ce chemin.

Le processus de deuil est terminé. Ce qui était épars a été rassemblé. Les cendres alchimiques d’Hiram ont été réintégrées dans le monument, qui restera un lieu de mémoire et donc de réappropriation permanente de l’exemple du Maître. Le mausolée offre l’image du nouveau temple intérieur du Maître Parfait : un temple où cohabitent harmonieusement corps et esprit.

Voir aussi notre liste de planches au 5ème-12ème degrés

Modif. le 23 avril 2024

Vous pouvez noter cet article !