Faut-il combattre le mal par le mal, ou le mal par le bien ? Que signifie combattre le mal par le mal ?
Quel doit être notre comportement quand nous rencontrons le mal dans le monde et dans notre vie ? Il n’est pas rare que nous soyons confrontés à des comportements hostiles ou désagréables : voyons comment réagir.
Deux solutions s’opposent face au mal :
- répondre à l’hostilité par l’hostilité, au mal par le mal : c’est la solution qui semble la plus naturelle, la plus spontanée. Renvoyer le mal permet de montrer à l’autre qu’on n’accepte pas ce qu’il fait ou ce qu’il pense. On répond à l’agression par l’agression, on montre les dents, on pose les limites, on se protège.
- répondre au mal par le bien (par le pardon, l’amour) : c’est la voie la plus compliquée, la moins utilisée, celle qui semble avoir une efficacité limitée à court terme. Pourtant cette seconde solution est pleine de promesses.
Mais encore faut-il savoir ce que sont le bien et le mal…
Voyons s’il faut combattre le mal par le mal, ou par le bien.
Que sont le bien et le mal ?
Contrairement à l’ombre et à la lumière que nous percevons tous de la même manière, le bien et le mal relèvent d’un jugement personnel, subjectif. C’est tout le problème ! Ce que nous percevons comme étant le mal de notre point de vue est le « bien » ou la « justice » d’un autre point de vue. Chacun est persuadé d’être dans le vrai.
Le terroriste est persuadé d’accomplir une œuvre juste. De la même manière, ceux qui luttent contre le terrorisme sont persuadés d’agir pour la Justice.
L’opposition des points de vue est stérile. La guerre appelle la guerre, le conflit appelle le conflit : c’est l’escalade, la spirale infernale du mal.
Plutôt que d’opposer son point de vue à celui de l’autre, ne devrions-nous pas chercher à le comprendre ? A rechercher les causes de son comportement ? A l’aider ?
Le bien et le mal ne sont pas faciles à discerner. La tolérance et l’humilité devraient nous guider. Il ne s’agit pas d’être faible ou d’accepter sans broncher le point de vue de l’autre, mais de rechercher la vérité, tout en sachant qu’on ne peut vraiment connaître le bien et le mal, puisqu’ils n’existent pas dans l’absolu.
Au final, on comprend que le fanatisme, l’intolérance, l’orgueil et l’ignorance sont les véritables ennemis, nos ennemis intérieurs.
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Faut-il combattre le mal par le mal ?
Combattre frontalement celui qui nous dérange ou nous menace est toujours contre-productif. Montrer à l’autre qu’il a tort, l’humilier, le réprimer, lui faire la guerre, amènera à le renforcer dans sa certitude que vous êtes un être borné, vaniteux et dangereux. Et d’une certaine manière, il aura raison.
Ainsi, combattre le mal est voué à l’échec. Nombreux sont ceux qui combattent le mal par le mal pensant combattre le mal par le bien. Combattre le mal par le mal ou le mal par le bien sont en réalité la même chose.
« Qui vaincra par le glaive périra par le glaive. »
Mais alors, comment agir ?
Imaginons une bougie posée au milieu d’une caverne. La bougie n’éclaire qu’un périmètre restreint. Admettons que la bougie représente le bien véritable, et les ténèbres le mal. Comment chasser les ténèbres ? Certainement pas en pointant les ténèbres du doigt, en les insultant ou en leur donnant des coups de pied. Non, la seule manière de chasser les ténèbres sera d’augmenter la puissance de la source de lumière.
Ainsi on comprend qu’il faut s’améliorer soi-même (faire grandir sa lumière) pour voir les ténèbres d’évanouir. Il faut montrer l’exemple, par la paix, la sérénité et l’humilité.
Dans l’Islam, le djihad intérieur, c’est-à-dire la lutte contre l’ego, est à ce titre considéré comme la lutte la plus noble.
Dépasser le bien et le mal par l’amour.
Le bien et le mal sont des phénomènes de pensée typiquement humains. Les autres êtres vivants ne connaissent pas le bien et le mal, ils se contentent de faire ce qu’ils ont à faire, dans le respect de l’ordre des choses.
Au final, on comprend que seul l’amour peut dissoudre le mal (le mal dans le monde mais aussi et surtout le mal en soi) : il s’agit de faire un pas vers celui qu’on déteste, d’accepter de l’écouter, de le comprendre, de se mettre à sa place, de négocier, de pardonner, de l’aider.
C’est sortir du jugement. C’est accepter la part de l’autre, se réconcilier.
Le christianisme est construit autour de ce raisonnement poussé à son paroxysme, et la vie de Jésus en est le témoignage, lui qui s’humilie jusqu’à être victime lui-même du mal qu’il y a en l’homme. Malgré les épreuves, il choisit de ne pas condamner, de ne pas juger l’humanité. Sur la croix, il dit à Dieu : « pardonne leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Par le pardon, Jésus offre un espoir de changement au sein même de notre monde.
Citons encore :
- « Si on te frappe sur la joue, tend l’autre joue. »
- « Aimez-vous les uns les autres. »
Voir aussi notre article : La loi d’Amour : définition et preuves métaphysiques.
Dans le taoïsme.
Dans le Tao Te King de Lao-Tseu, chapitre 60, on peut lire :
Ne donne au mal rien à quoi s’opposer
et il disparaîtra de lui-même.
Combattre le mal par le mal (ou par le bien) : citations.
L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut. Martin Luther King
Combattre le mal par le bien est honorable, lui résister par le mal est funeste. Mahomet
La meilleure façon de combattre le mal est un progrès résolu dans le bien. Lao Tseu
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Modif. le 9 avril 2021