Vie éternelle : définition spirituelle. Qu’est-ce que la vie éternelle ? Quelle différence avec la vie au sens commun ? Comment entrer dans la vie éternelle ?
Au sens spirituel, la vie éternelle est une notion qui dépasse la vie au sens matériel, biologique, animal et même humain. C’est un état de conscience qui touche à l’absolu, à l’universel. C’est la reconnaissance de notre véritable nature, de notre essence profonde. C’est encore l’aboutissement de la quête spirituelle.
On pourrait dire que la vie au sens commun est le sentiment d’exister par soi-même ; à l’inverse, la vie éternelle serait le sentiment d’exister à travers le Tout, consubstantiellement avec le cosmos.
Par ailleurs, alors que la vie biologique est éphémère, limitée, partielle et impermanente, la vie éternelle est un état d’être situé au-delà de toute contingence. C’est le sentiment d’appartenir à l’univers, pleinement et de toute éternité, par-delà la vie et la mort.
C’est aussi l’idée que nous étions présents au monde avant notre naissance (sous la forme de potentiel, de réserve d’énergie ou de destinée) et que nous resterons présents après notre mort (par les conséquences de nos actes, par la transmission et la mémoire ou, selon certains, par la survie de l’âme).
En réalité, la vie éternelle ne s’oppose pas à la vie biologique. En effet, cette dernière est le support de l’expérience humaine et permet la quête spirituelle. Ainsi, la vie éternelle inclut la vie biologique comme un aspect essentiel de la « vie » en général.
Voici une définition spirituelle de la vie éternelle.
La vie éternelle : définition en spiritualité
La vie éternelle peut être définie comme un état de conscience qui inclut l’ensemble des dimensions de l’être, matérielles (physique, psychique…) autant que spirituelles (métaphysique, divine…).
Dans cette perspective, l’Homme se perçoit comme le carrefour de toutes les énergies cosmiques, énergies qui le constituent comme elles constituent toute chose, de toute éternité. Il ne s’attache plus simplement à son existence physique passagère.
Prendre conscience des « énergies » qui coulent en nous, c’est nous relier à toute chose : aux autres êtres vivants, à la Terre, au Soleil, aux étoiles, au cosmos tout entier. Je ne suis plus un être isolé et fragile, je suis l’expression de l’intention cosmique, la manifestation de sa toute puissance. Ce qui ne veut pas dire que je sois tout-puissant :
Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout.
Victor Hugo
C’est ainsi que l’entrée dans la vie éternelle est synonyme d’union voire de fusion avec les forces qui nous dépassent, que certains appelleront « Dieu ». Elle est aussi synonyme de Vérité.
D’autre part, la vie éternelle est une victoire sur la mort, plus précisément sur la peur de la mort. La mort physique n’est plus perçue comme un anéantissement, mais comme l’expression de l’ordre des choses, de la recomposition permanente, cette grande loi qui nous gouverne. Elle est perçue comme une transformation des énergies qui nous animent : nous continuons notre vie sous une autre forme.
Au final, la vie éternelle est une vie guérie du décentrage de l’ego, c’est-à-dire recentrée sur les vérités essentielles. L’individu se tient près de l’axe du monde, il boit à la source cosmique. On parle encore de vie authentique, libérée des illusions dues à la matière et aux contraintes du temps, ce qui nécessite d’avoir pu accéder à la Connaissance spirituelle.
Comment entrer dans la vie éternelle ?
La vie éternelle est un état de conscience qui ne peut être atteint qu’en dépassant l’obstacle du moi, c’est-à-dire l’impression d’exister par soi-même, pour soi-même, contre les autres et contre le reste du monde.
C’est une quête de vérité qui implique une transformation personnelle vers plus d’acceptation et d’amour.
Pour entrer dans la vie éternelle, il est donc nécessaire de sacrifier son ego, de couper ses attachements, de cultiver le dépouillement, et surtout de tenter de percevoir les liens invisibles (de nature spirituelle) qui nous rattachent à ce que nous pensions différent, éloigné ou inutile à notre vie.
Dans le Nouveau testament
La vie éternelle est une notion très présente dans le Nouveau testament.
Jésus décrit le moyen d’y entrer :
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera ».
Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.
Pour Jésus, entrer dans la vie éternelle, c’est passer de la mort à la vie, autrement dit de la survie matérielle à la vie véritable. Le sacrifice de soi-même (pour les autres, pour une cause plus grande) permet d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Citons encore l’Epître aux Galates :
Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.
Galates 6, 8
Les conséquences de l’entrée dans la vie éternelle
Entrer dans la vie éternelle mène à la paix intérieure et à la sérénité. La colère fait place à l’acceptation, la peur de l’avenir à l’espérance, l’angoisse à la confiance.
L’Homme ne porte plus sa vie comme un fardeau, il fait confiance à l’ordre des choses. Il vit dans le moment présent, délivré autant des regrets du passé que des attentes du futur.
Ceci a pour conséquence la diminution de la souffrance et l’entrée dans une forme de bonheur durable.
Une autre conséquence est le sentiment d’ancrage : l’individu sait enfin qui il est, d’où il vient et où il va, il accepte son destin. Ayant vaincu son désordre intérieur, il retrouve sa place dans la maison cosmique.
Vie éternelle, paradis, Royaume de Dieu, nirvana, Graal…
La notion de de vie éternelle fait echo, entre autres, aux concepts suivants :
- le paradis : c’est le domaine spirituel où les âmes jouissent de la paix et du bonheur éternel (cf. le Jardin d’Eden de la Bible),
- le Royaume de Dieu : dans la Bible, c’est un lieu de félicité accessible uniquement à ceux qui sont capables de sacrifier la partie matérielle d’eux-mêmes. Il s’agit d’un monde fait d’une « richesse » inaltérable, où le mal n’existe pas,
- la Jérusalem céleste : c’est le lieu merveilleux où les enfants de Dieu peuvent vivre leur éternité. Cette notion est proche de celle de jardin d’Eden et de Royaume de Dieu,
- l’Arcadie : dans la mythologie, l’Arcadie est un pays heureux et vierge de tout malheur, où l’on guérit de toutes les souffrances,
- la Fontaine de Jouvence : c’est la fontaine mythique qui permet une transformation intime, un renouvellement de l’esprit et du corps qui permet de vaincre durablement la mort,
- le nirvana : dans le bouddhisme, le nirvana est la fin de l’ignorance et des illusions ; c’est la libération de la matière, un éveil synonyme de sagesse et de bonheur absolu,
- le tao : concept central du taoïsme, le tao est la Source, le point d’ultime vérité, mais aussi la voie qui consiste à prendre conscience de la présence du tao et à retourner vers lui pour demeurer éternellement dans la sérénité,
- Graal : le Graal représente la quête mythique de l’immortalité, rendue possible par la lutte intérieur et la connaissance de soi.
Pour aller plus loin :
Qu’est-ce que la spiritualité ? Quel est le but à atteindre ? En quoi consiste la méthode spirituelle ? Quel lien avec la philosophie ?
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Modif. le 19 juin 2025
