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Le terrorisme et sa définition (philosophie politique)

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Le terrorisme et sa définition : qu’est-ce que le terrorisme ? D’où vient-il ? Comment le combattre ?

« Terrorisme » : le mot évoque la peur, l’horreur, la haine et la barbarie. Le terrorisme est une arme qui vise à semer la terreur et l’effroi en vue de soumettre ou de faire disparaître son ennemi.

Contraire au droit international et au droit de la guerre, le terrorisme est perçu, à juste titre, comme quelque chose d’inacceptable. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille renoncer à comprendre ses causes et ses ressorts.

Ajoutons à cela que le terrorisme est une notion relative : les uns verront les terroristes comme les représentants du mal, les autres comme des héros, des martyres ou des combattants de la liberté.

Plus étonnant encore, la notion de terrorisme peut fluctuer avec l’évolution des rapports de force et des mentalités : c’est ainsi que certains groupes ou individus jugés un temps terroristes peuvent se voir un jour réhabilités et même récompensés. On pense notamment à Nelson Mandela (l’ANC a longtemps été classée parmi les organisations terroristes) ou à Yasser Arafat qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 1994.

On remarquera ensuite que le terrorisme peut apparaître à des occasions différentes et sous des formes très diverses, de la résistance armée à un envahisseur à la lutte pour l’indépendance, en passant par la lutte idéologique ou le fanatisme religieux, dans le cadre d’une structure organisée ou non. Mais quel rapport entre un Résistant français sous l’Occupation, un terroriste islamiste et un héros d’indépendance ?

Nous l’avons dit, le terrorisme est une arme, mais l’emploi de l’adjectif « terroriste » en est une autre, qui vise à discréditer moralement son ennemi. Dans beaucoup de conflits, les deux parties se rejettent le qualificatif de terroriste : on pense, entre autres, à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ou au conflit entre l’Iran et les Etats-Unis. Mais alors, le terrorisme serait-il uniquement une question de point de vue ?

Tentons de donner une définition du terrorisme.

Définition du terrorisme : Le terrorisme peut être défini comme l’emploi systématique de la terreur et de la violence pour atteindre un but politique, idéologique ou religieux. Il se traduit par des attaques, attentats, destructions, enlèvements, prises d’otages, piraterie… des actes qui visent le plus souvent des populations civiles innocentes afin de renforcer le sentiment d’effroi.

Mais une telle définition présente des limites puisqu’on pourrait l’appliquer à des actions menées par des pays impliqués dans des conflits conventionnels. On pourrait alors réserver le qualificatif de terroriste aux seules organisations non-étatiques, mais force est de constater que certains pays ont délibérément recours aux méthodes terroristes.

En réalité, la notion de terrorisme est parfois floue et de fait absente du droit international, en tous cas non reconnue par la Cour Pénale Internationale qui lui préfère celle de crime de guerre et de crime contre l’humanité.

Toutefois, en 2004, l’ONU est parvenue à définir le terrorisme de la façon suivante : « tout acte, outre les actes déjà visés par les conventions en vigueur sur les différents aspects du terrorisme, les Conventions de Genève et la résolution 1566 (2004) du Conseil de sécurité, commis dans l’intention de causer la mort ou des blessures graves à des civils ou à des non combattants, qui a pour objet, par sa nature ou son contexte, d’intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s’abstenir de le faire. »

Pour l’ONU, les actes criminels qui visent délibérément les populations civiles ne peuvent être justifiés par aucun motif, qu’ils soient commis par un Etat ou une organisation non-étatique, en temps de paix ou en temps de guerre, et peuvent donc être qualifiés de terroristes.

Au-delà de ces définitions, certains pays tiennent leur propre liste des organisations terroristes.

En s’attaquant à des innocents, les terroristes commettent des actes immoraux, illégitimes, injustifiables et impardonnables. Ceci posé, reste à comprendre pourquoi et comment certaines personnes peuvent en arriver à de telles extrémités.

Le terrorisme est un fanatisme puisque tous les moyens sont bons pour arriver à l’objectif de destruction de l’adversaire. Le terrorisme, qui procède toujours d’une radicalisation, est donc la négation de l’autre et de son droit à exister. Cela est d’autant plus vrai qu’il s’agit de terrorisme idéologique ou religieux.

Lire aussi : Le fanatisme religieux : définition et causes

Mais lorsqu’il s’agit d’une lutte pour l’indépendance, pour la liberté, pour le droit à exister, lorsqu’il s’agit de résister à l’oppression et à la violence, alors les choses sont différentes. Certes, s’attaquer à des innocents reste injustifiable. Mais dans certains cas, le terrorisme peut apparaître comme la seule voie de résistance possible, le seul moyen de se faire entendre, au prix du sacrifice. Le terrorisme devient alors l’arme de ceux qui n’en ont pas, l’outil de ceux qui ne disposent d’aucun moyen politique ni militaire pour faire avancer leur cause.

Faut-il alors parler de terrorisme, ou plutôt d’actes révolutionnaires, de résistance, de lutte pour l’indépendance ?

L’emploi du mot « terrorisme » relève beaucoup, aujourd’hui, d’un manichéisme moral et, précisément, d’une sorte de terrorisme sémantique.

Le terroriste, c’est toujours l’autre, que l’on range du côté du mal absolu, et dont la diabolisation permet d’éviter tout effort de compréhension, tout en justifiant une répression féroce, nourrissant la spirale de la haine et de la destruction.

Comment lutter contre le terrorisme ? Si le terrorisme est inacceptable, il est toutefois essentiel de rechercher ses causes profondes, ce qui doit aussi amener à s’interroger sur ses propres responsabilités. Aux sources du terrorisme, il y a souvent l’ignorance, le rejet, l’abandon, la misère et l’injustice : c’est contre cela qu’il faut lutter en priorité. Les terroristes ne doivent pas être considérés comme des monstres mais comme des êtres humains qui, dans certains cas, peuvent être relevés. L’histoire a montré que le terrorisme pouvait parfois cesser par la main tendue, le dialogue, l’entraide et la compréhension mutuelle. Au contraire, combattre le terrorisme uniquement par les armes aboutit le plus souvent à le nourrir durablement.

Lire aussi notre article : Pourquoi la guerre ?

Modif. le 11 mars 2024

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