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Mon travail, mon zèle m’ont mérité ce grade (planche 10ème degré)

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Mon travail, mon zèle m’ont mérité ce grade : voici une interprétation de cette phrase au 10ème degré REAA.

Q. – Êtes-vous Illustre Élu des Quinze ?
R. – Mon travail et mon zèle m’ont mérité ce grade.

Rituel 10ème degré REAA

Le rituel d’initiation au dixième degré décrit un Maître Élu des Neuf frappant à la porte du Chapitre pour demander l’accès au grade supérieur. Le rituel précise que ce maître est déjà en recherche des deux derniers criminels.

Le candidat entre en tenant une tête de mort dans chaque main, comme une image du résultat de la traque à mener. Il exécute quinze pas en forme de triangle et avance vers l’autel. Les maîtres font mine de le frapper avec un poignard avant de se raviser et de demander sa « grâce », une intercession qui rappelle celle qui avait sauvé Johaben au degré précédent.

Le candidat pourrait donc être Johaben, mais cette fois il est précisé qu’il n’est coupable de rien. De fait, le sens de la « grâce » a évolué : auparavant synonyme de pardon, elle est désormais la « grâce d’être admis au degré d’Illustre Maître Élu des Quinze » : c’est une faveur accordée.

« En est-il digne ? » demande Salomon. « Tous les frères répondent de lui ».

Qu’il soit ou non Johaben, le candidat faisait partie des neuf Elus : en participant à la traque d’Abiram, il a fait preuve de suffisamment de courage et de zèle. Ainsi, « son travail et son zèle lui ont mérité ce grade ».

« Mon travail, mon zèle m’ont mérité ce grade » : voici une planche au 10ème degré.

Quinze maîtres sont désignés par Salomon pour traquer et débusquer les deux derniers criminels. Parmi eux, les neuf Elus du degré précédent, plus six autres maîtres.

Le choix se fait à présent sur la base du mérite, ce qui contraste avec le mode de sélection des Elus au degré précédent, effectué par tirage au sort, c’est-à-dire par le destin ou la main de Dieu, force supérieure mais mal connue.

Les neuf Elus du degré précédent semblent avoir mérité leur place du fait de leur action ; quant aux six nouveaux, ils sont choisis car ils se sont montrés « les plus dignes et les plus zélés ».

A ce degré, l’ « élection » relève donc d’un choix conscient, opéré l’instance de sagesse, en l’occurrence le roi Salomon. Ce dernier représente l’âme éveillée, la partie éclairée de notre psychisme désormais capable de maîtriser l’action et de retenir le geste.

Parmi les quinze Illustres Elus, nous savons qu’il a Johaben. Mais il y a aussi Zerbal et Eleham, les deux premiers maîtres qui trouveront les scélérats dans la carrière de Bendaca.

Zerbal et Eleham représentent la rigueur, la ténacité et l’efficacité à déloger les mauvais compagnons : ils symbolisent la lucidité et la clairvoyance, qualités qui semblent toujours manquer à Johaben, lequel est en retrait à ce degré.

Le travail des Illustres Elus et le chiffre 5

Au dixième degré, le travail se fait dans un rythme quinaire, c’est-à-dire qui a pour base le nombre 5 :

  • il y a 15 Illustres Elus,
  • le départ des Illustres Elus se fait le 15ème jour du mois de Sivan,
  • l’arrivée se fait 5 jours plus tard,
  • il faut 5 jours de recherche au pays de Gath pour trouver les criminels,
  • les criminels sont découverts à 5 heures du matin,
  • le retour des Illustres Elus à Jérusalem se fait le 15ème jour du mois suivant.

L’omniprésence du quinaire ne doit pas masquer celle du ternaire, car le chiffre 3 sous-tend le nombre 15. Pour preuve, les 15 pas en forme de triangle au moment de l’initiation.

Ainsi, le travail et l’action ont pour base :

  • le ternaire, symbole de la présence divine,
  • et le quinaire, signe de la présence de l’esprit dans la matière (cf. la Quintessence) : on peut y voir la conscience éveillée, capable de canaliser le corps et la matière, à même de maîtriser toute forme d’envie ou de pulsion.

Le qualificatif d’Illustre

La qualificatif d’ « Illustre » s’applique à ceux dont le renom est grand du fait de qualités remarquables ou d’actions exceptionnelles. On retrouve ici la notion de mérite, centrale à ce degré.

Le mérite concerne ceux qui ont visité la caverne et qui ont osé se confronter à leurs mauvais compagnons, quelqu’en aient été les risques. Ils se sont illustrés dans ce combat contre les forces inconnues présentes au fond d’eux, combat dans lequel ils auraient pu se perdre.

Ainsi, c’est bien le mérite, l’abnégation et la force d’âme qui permettent d’accéder au grade d’Illustre Elu des Quinze. L’énergie mobilisée est désormais intérieure ; le franc-maçon prend son destin en main, et pour cela, il sera bientôt fait chevalier.

Il faut cependant apporter une nuance à cette capacité de maîtrise :

Q. – Avez-vous recherché vous-même les deux scélérats ?
R. – Oui, Très illustre Maitre, si je n’avais pas été désigné par Salomon, j’y serais allé par mes propres moyens pour montrer mon zèle à venger la mort d’Hiram Abi.

Ici, le candidat avoue qu’il aurait pu, comme au degré précédent, faire cavalier seul : le signe qu’il ne se contrôle toujours pas complètement…

Voir aussi notre liste de planches du 5ème au 12ème degré

Pour aller plus loin :

Les degrés de vengeance Adrien Choeur

Ce livre numérique pdf (72 pages) comporte 19 planches essentielles pour approfondir le symbolisme des degrés de vengeance ou d’Elu au R.E.A.A.

Décryptez la légende, les personnages, les décors et les notions-clés à ces degrés.

Modif. le 1 juin 2024

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