Le symbolisme de l’été, saison reine

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Le symbolisme de l’été : qu’évoque l’été dans l’hémisphère nord ? Que suggère cette saison ? Interprétation.

L’été est la saison comprise entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne, entre juin et septembre. Dans le calendrier républicain, les mois messidor (« don de la moisson »), thermidor (« don de la chaleur ») et fructidor (« don des fruits ») décrivent bien cette saison solaire, chaude et prolifique.

Fécond, l’été marque le triomphe de la Nature : c’est la saison reine. L’été est un aboutissement, une plénitude. Il s’ouvre sur une fête, celle de la saint Jean d’été, l’occasion d’un grand feu qui marque l’apogée de la lumière. En France et dans d’autres pays, il s’ouvre aussi sur la « fête de la musique ».

Mais déjà, un déclin s’annonce. La durée des jours diminue. La Nature sèche et se fane. En réalité, l’été est l’amorce d’une décadence qui rappelle à l’Homme qu’il devra bientôt se ressaisir.

Entrons dans le symbolisme de l’été.

Lire aussi le symbolisme de l’automne

Le symbolisme de l’été : interprétation

L’été symbolise l’abondance et la fécondité : les fruits mûrs sont désormais consommables. C’est la saison des moissons, des récoltes. C’est aussi celle de l’amour et des mariages.

Surtout, l’été est une fête : c’est la saison de la joie, du rire, de la musique, des festivals, la saison où l’on s’épanouit, ou l’on s’extériorise, où l’on voyage, où l’on découvre, où l’on fait des rencontres.

L’été s’impose et contraint toute âme au bonheur.
André Gide

C’est un moment de liberté et d’évasion : on profite, on consomme, on s’oublie, on vit sans se poser de question : l’heure n’est plus au travail mais à l’hédonisme et au farniente.

C’est aussi la saison des apparences, de l’ego, du « moi ». Ce décentrage devra être réparé dès septembre par la reprise du travail et de l’école, et par un nécessaire retour à soi-même.

Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;

Quand les couleuvres souples
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;

(…)

Qu’il fait bon ne rien faire,
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;

(…)

Et puis s’écouter vivre,
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé… (…)

Théophile Gautier, Quand à peine un nuage, Premières Poésies

L’oisiveté de l’été évoque en un sens le sommeil de l’âme. Au sommet de sa puissance extérieure (matérielle, physique), l’Homme se détourne de la spiritualité. Mais plus l’été avance, plus le besoin d’intériorité se fait ressentir, comme une nécessaire correction des excès.

En effet, au cours de l’été, le mal-être et la souffrance augmentent, accompagnés d’un sentiment de perte et donc de nostalgie. L’été est un adieu au printemps, un renoncement progressif aux beaux jours et aux moments de bonheur.

L’été qui s’enfuit est un ami qui part.
Victor Hugo

La violence de l’été

L’été, la nuit, les bruits sont en fête.
Edgar Allan Poe

L’été est aussi une saison brutale, bruyante, sauvage, cruelle, violente, marquée par des canicules ou des orages qui évoquent les passions humaines.

C’est une saison marqué par le risque, l’aventure, mais aussi par la perte de l’innocence et des rêves, ce qui cause souffrance et tristesse, comme dans Bonjour tristesse, premier roman de Françoise Sagan.

Parallèles symboliques

L’été peut être associé, entre autres, aux éléments symboliques suivants :

• le feu,
• le Soleil,
• l’or,
• le blé,
• les moissons,
• la plage,
• les couleurs jaune et bleu,
• la vie,
• la chaleur,
• l’orage,
• la foudre,
• les vacances,
• le paradis,
• l’Arcadie,
• le Jardin des Hespérides,
• Cérès, déesse romaine de l’agriculture, des moissons et de la fertilité (assimilée à la déesse grecque Déméter),
• etc.

Conclusion

L’été ne durera pas toujours, construisez vos demeures…
Hésiode

Saison ardente, l’été débute par une fête triomphale mais tombe en décadence : l’Homme sombre dans l’oisiveté, synonyme d’infertilité spirituelle, c’est-à-dire de mort.

Le bonheur de l’été est illusoire : il n’est mû par rien de stable ni de sérieux. Déjà, la nostalgie pointe et l’Homme ressent le besoin de se refonder, de retrouver le sens.

L’automne apparaît alors comme une planche de salut : c’est le temps où l’on reprend le travail, où l’on se ressaisit, où l’on se recentre, l’occasion de briser les illusions et de retrouver le sens de la réalité.

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Modif. le 27 juillet 2025