Le symbolisme de l’automne, « la belle saison »

Le symbolisme de l’automne : qu’évoque l’automne dans l’hémisphère nord ? Que suggère cette saison ? Interprétation.

L’automne est la saison comprise entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver, entre septembre et décembre. Dans le calendrier républicain, les mots vendémiaire, brumaire et frimaire décrivent bien cette saison marquée à la fois par la douceur et le rafraichissement.

A la différence du printemps, saison de croissance désordonnée et violente, l’automne est une saison douce qui évoque le ralentissement, la maturité et la sagesse de l’être déclinant.

C’est une saison de transition, entre le chaud et le froid, entre le jour et la nuit, entre le yang et le yin.

Automne se dit fall en anglais américain, ce qui traduit une chute. Ce déclin apparent cache en réalité une croissance intérieure. En effet l’automne est la saison du retour à la maison, au travail ou à l’école après l’oisiveté de l’été, ce qui annonce une forme de recentrage voire de progrès.

Le Soleil est remplacé par la lumière du foyer : la demeure familiale apparaît comme un refuge où l’on pourra jeter les fondations d’une nouvelle vie.

Entrons dans le symbolisme de l’automne.

Le symbolisme de l’automne : interprétation

L’automne est plus une arrière-saison qu’une saison. Marquant la fin de l’été, il permet d’en récolter les fruits : c’est la saison des figues, du raisin, des prunes, des noix ou des coings. L’automne est donc riche et fécond. Abondant, il est aussi coloré : les couchers de Soleil, comme les feuilles des arbres, laissent apparaître des nuances profondes et chaleureuses.

En Amérique du Nord, l’été indien, la « belle saison », est douce et ensoleillée, preuve que l’automne est capable de sublimer l’été.

Mais l’automne est empreint de nostalgie : il évoque la perte et annonce la mort. C’est le temps de la fin et de la décadence. C’est le moment des souvenirs et des regrets.

Au temps de la Toussaint, lorsque les cimetières
S’ornent de cyclamens, de buis ou de bruyères,
Et qu’ainsi embellis d’éphémères bouquets,
Ils donnent à la mort comme un air de gaieté.
Isabelle Callis-Sabot, Au temps de la Toussaint

Ce sentiment évolue inexorablement vers la mélancolie, la gravité, l’affliction et même le désespoir : l’hiver s’annonce, le silence s’installe, le temps se dégrade et la nuit grandit.

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Cet aspect négatif de l’automne doit être relativisé. La souffrance, la mort et l’abandon permettent en effet une prise de conscience, laquelle débouchera sur une renaissance, une expansion nouvelle.

L’automne est ainsi une saison de maturation débouchant sur le solstice d’hiver, symbole du retour de la lumière, seuil d’une nouvelle période remplie d’espérance. L’automne se termine donc naturellement par une période de fête : c’est la saint Jean d’hiver, Noël ou encore la célébration de la nouvelle année, ces trois évènements ayant en réalité la même signification.

Traditionnellement, la saint Jean d’hiver correspond à la « porte de dieux » alors que la saint Jean d’été incarne la « porte des hommes ». La première évoque le triomphe des forces intérieures sur la matière et l’ego : la conscience est à son apogée.

L’automne est encore le temps de l’humilité, de la réflexion, de l’introspection, de la connaissance de soi. L’Homme pend conscience du caractère éphémère et impermanent des choses, ce qui lui ouvre grand les portes de la spiritualité.

Le temps de la préparation

Le symbolisme de l’automne est aussi lié à la préparation : les animaux se préparent pour l’hibernation, les hommes récoltent et stockent les provisions pour les mois à venir.

Sur le plan spirituel, l’Homme se prépare à abandonner son ancien « moi » pour laisser émerger une nouvelle version de lui-même. Il accumule les découvertes intérieures qui lui permettront bientôt de se transformer.

L’automne en alchimie spirituelle

En alchimie spirituelle, l’automne est parfois associé à la Terre, parfois à l’Air ou à l’Eau.

Nous retiendrons l’association à l’Air, qui représente un état modifié de l’Eau. L’Eau symbolisait la Nature printanière sauvage et inconsciente, attirée vers le bas. A l’inverse, l’automne peut être vu comme un état affiné de l’Eau : détachée de la matière, la conscience s’est éveillée, purifiée ; elle s’élève vers le Principe.

Parallèles symboliques

L’automne peut-être associé, entre autres, aux éléments symboliques suivants :

• la corne d’abondance,
• les moissons,
• le raisin,
• Dionysos,
• la Toussaint,
• le cimetière,
• Halloween,
• la citrouille,
• le vent,
• la brume,
• la rentrée scolaire,
• etc.

Conclusion

L’automne est une saison de contrastes, mêlant beauté et mélancolie, abondance et déclin. Cette période invite à la contemplation et à l’introspection, rappelant que chaque fin est aussi un nouveau commencement.

Au cours de l’automne, la lumière extérieure décroit mais la lumière intérieure grandit : la visite de notre propre matière annonce déjà le retour de la « vraie lumière », ce qui constitue une grande victoire.

Pourtant, le symbolisme de l’automne est souvent associé au déclin, au repli et à la vieillesse : ce dépouillement est en réalité une chance, une opportunité de se ressourcer, de se refonder et de renaître meilleur…

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
Guillaume Apollinaire, Automne malade, Alcools, 1913

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Modif. le 25 juillet 2025