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La signification des rêves en psychanalyse

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La signification des rêves en psychanalyse : d’où viennent les rêves ? En quoi sont-ils utiles à notre psychisme ? Quelle est la théorie de Freud et de Jung sur les rêves ?

Les rêves sont des phénomènes mentaux qui surviennent au cours du sommeil et qui procurent ou non des souvenirs au réveil. Il peut s’agir de situations imaginaires, de scénarios ou d’images mentales qui véhiculent souvent des émotions fortes.

Les rêves peuvent nous amener à revivre des situations passées ou à anticiper des situations futures, par exemple des annonces, des conflits, des chocs, des épreuves ou des dilemmes, comme si notre psychisme cherchait à nous confronter à des situations qu’il n’a pas su gérer par le passé ou qu’il craint de ne pas pouvoir gérer correctement dans le futur. Ce type de mise en situation peut apparaître comme un test. Mais dans d’autres cas, les rêves peuvent être positifs et agréables.

Parfois, le sujet est mis en face de situations intenables qui provoquent son réveil et donc un souvenir très clair du rêve ou du cauchemar, comme si notre inconscient avait cherché à alerter notre conscience, ou au contraire, comme si notre conscience avait voulu censurer notre inconscient.

Dans la plupart des cas, les rêves expriment des émotions, des peurs, des inquiétudes ou des fantasmes. Leur étude est un formidable moyen de mieux se connaître, même si le phénomène du rêve garde encore aujourd’hui une large part de mystère…

Tentons d’aborder la signification des rêves en psychanalyse.

En premier lieu, les rêves joueraient un rôle dans le traitement des émotions et de la mémoire. Ils permettraient au cerveau de trier, consolider et organiser les informations et les émotions accumulées pendant la journée. Concrètement, pendant le sommeil paradoxal (phase où l’on rêve le plus), le cerveau réactive souvenirs et expériences, ce qui permet leur ancrage dans la mémoire de long terme, un des buts étant de mieux réguler les émotions et l’humeur.

Par ailleurs, les rêves ont pour but de simuler des menaces ou des situations difficiles pour soi-même et par rapport aux autres. On pourrait alors voir les rêves comme un entrainement. Cela pourrait expliquer pourquoi les rêves sont souvent chargés d’émotions fortes et de scénarios improbables.

D’autre part, les théories psychanalytiques voient dans les rêves l’expression de désirs inconscients. Nous y reviendrons.

Enfin, selon certains chercheurs, le rêve serait simplement le résultat de l’activation aléatoire de certaines zones du cerveau pendant le sommeil. Le cortex, qui interprète les signaux, créerait alors une histoire pour donner du sens à ces activations…

Les rêves naissent d’une interaction complexe entre plusieurs régions du cerveau, principalement pendant la phase de sommeil paradoxal :

  • le tronc cérébral (notamment le pont et le bulbe rachidien) joue un rôle clé dans la génération des phases de sommeil paradoxal et l’émergence de contenus inconscients,
  • le cortex cérébral est responsable de la création des images, des émotions et des récits que nous expérimentons dans les rêves,
  • l’amygdale (noyau du cerveau impliqué dans la valence émotionnelle des stimuli sensoriels) est souvent activée pendant les rêves, ce qui explique la présence fréquente d’émotions intenses, notamment la peur,
  • l’hippocampe participe à la réactivation de souvenirs et à leur intégration dans les rêves,
  • enfin, le cortex préfrontal est moins actif pendant le sommeil paradoxal, ce qui pourrait expliquer la logique souvent incohérente des rêves.

L’intérêt des rêves et de leur étude est de mieux comprendre le fonctionnement de notre psychisme et notamment de notre inconscient.

En 1900, Sigmund Freud publie son livre Die Traumdeutung (L’Interprétation du rêve), dans lequel il affirme que le rêve est avant tout l’accomplissement d’un désir. Les rêves ont un sens et constituent le moyen privilégié d’accéder à notre inconscient.

Selon Freud, les rêves expriment des désirs refoulés, souvent d’origine infantile ou sexuelle, qui ne peuvent s’exprimer directement du fait de la censure exercée sur le ça par le surmoi (instance morale et sociale) et le moi (instance de médiation).

Pour rappel :

  • le ça est le réservoir des pulsions, des désirs inconscients et des instincts (notamment libidinaux et agressifs). C’est la source des désirs que le rêve cherche à satisfaire,
  • le surmoi représente les interdits, les normes sociales et morales intériorisées. Il exerce une censure sur les désirs du ça, les rendant inacceptables en l’état,
  • le moi (instance consciente) tente de concilier les exigences du ça et les contraintes du surmoi.

Pendant le sommeil, le moi se relâche, la censure est atténuée mais ne disparaîtrait pas complètement.

Freud évoque le « travail du rêve », travail psychique qui consiste à transformer les pensées de rêve latentes en un contenu manifeste. Concrètement, pour contourner la censure, le désir inconscient (issu du ça) subit un « travail du rêve » qui se manifeste comme suit :

  • mécanisme de condensation : plusieurs idées ou désirs fusionnent en une seule image onirique,
  • mécanisme de déplacement : l’énergie psychique est transférée d’un élément important mais censuré vers un détail anodin,
  • mécanisme de figuration : les pensées abstraites sont transformées en images concrètes, souvent symboliques.

Par exemple, un désir interdit (comme une attirance interdite) peut se manifester sous la forme d’un symbole : un voyage en train, une clé, etc.

Au final, pour Freud, le rêve est un compromis entre le désir du ça et la censure du surmoi. Il permet une satisfaction partielle et déguisée du désir, évitant ainsi le réveil ou l’angoisse. En effet, l’individu chercherait à maintenir le plaisir du rêve le plus longtemps possible sans se réveiller.

Freud insiste donc sur le rôle sur surmoi, lequel peut se manifester dans les rêves sous forme de censure, de culpabilité ou de cauchemar, surtout lorsque le désir est trop menaçant pour la conscience…

Fondateur de la psychologie analytique, Carl Gustav Jung développe une théorie des rêves qui diffère de celle de son maître Freud.

Pour Jung, la signification des rêves n’est pas seulement l’expression de désirs refoulés, mais un langage symbolique de l’inconscient visant à établir l’équilibre global du psychisme.

Chez Jung, le rêve a une fonction prospective : il ne se contente pas de refléter le passé, il oriente vers l’avenir et permet le développement complet de la personnalité.

Le rêve a aussi une fonction compensatrice : il compense les déséquilibres de la conscience. Autrement dit, si une personne est trop rationnelle, ses rêves peuvent être émotionnels ou intuitifs, et vice versa. Par exemple, une personne timide peut rêver qu’elle prend la parole en public, révélant un potentiel non exprimé.

Selon Jung, les rêves mobilisent des symboles archétypaux qui transmettent des messages invitant à mieux se connaître, à identifier des parties de soi enfouies, refoulées, non reconnues ou possédant un potentiel de réalisation. Par exemple, rêver d’un sage ou d’un guide pourrait symboliser la recherche de sens et le besoin de reconnexion avec le Soi.

Le rêve accompagne ainsi le processus d’individuation cher à Jung, c’est-à-dire le processus de réalisation de soi et d’intégration des opposés (conscient-inconscient, masculin-féminin…). Les rêves récurrents ou marquants seraient des signes de ce processus en cours.

Notons que contrairement à Freud, Jung ne réduit pas le rêve à une expression sexuelle ou infantile. Il insiste sur la signification unique de chaque rêve pour chaque individu, et sur la nécessité de l’interpréter dans son contexte personnel et culturel.

Au final, pour Jung, le rêve aide à la connaissance de soi : il est un pont entre conscient et inconscient ; surtout, il mobilise un langage symbolique universel qui favorise l’équilibre et la croissance psychiques.

Les rêves ne sont jamais dénués de sens : ils expriment un certain rapport à soi-même et au réel. Leur analyse permet de mieux nous connaître et de mieux comprendre notre place dans le monde. Par extension, leur analyse pourrait même permettre d’éclairer le sens de la vie et de répondre aux grandes questions existentielles, par exemple dans une logique de quête spirituelle.

Car dans certains cas, les rêves permettent de libérer l’intuition. C’est la raison pour laquelle ils ont souvent été associés à la divination ou au voyage de l’âme, par exemple dans le chamanisme. Au fil des siècles, ils ont souvent été vus comme l’expression de vérités cachées, de messages à décoder.

Enfin, sous leur apparence absurde ou incohérente, les rêves véhiculent un symbolisme profond. L’analyse de ces symboles est un excellent moyen pour le conscient de pénétrer toujours plus profondément l’inconscient, personnel et collectif…

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Modif. le 13 septembre 2025

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