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Le maillet : planche maçonnique

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Le maillet : quel symbolisme en franc-maçonnerie ? Quelle est la signification de cet outil ? Voici une planche au 1er degré.

Le maillet est un outil de frappe utilisé en menuiserie, ébénisterie, sculpture et taille de pierre. Contrairement au marteau, dont la tête métallique est conçue pour enfoncer ou casser, le maillet est le plus souvent fait de bois, matière tendre qui évite d’endommager les surfaces fragiles, tout en permettant d’œuvrer avec précision.

En franc-maçonnerie, le maillet est omniprésent. Le Vénérable Maître et les Surveillants l’utilisent pour imprimer le rythme des travaux, un rythme ternaire puisqu’il y a trois maillets en loge, reposant sur des socles triangulaires. Cette cadence peut faire écho aux percussions de la canne du Maître des Cérémonies.

Instrument d’autorité, le maillet évoque celui des juges, qui sert à marquer le début et la fin des audiences, à imposer le silence et à annoncer les décisions. Nous allons voir que le symbolisme du maillet en franc-maçonnerie est encore bien plus profond.

Entrons dans le symbolisme du maillet à travers cette planche maçonnique au 1er degré.

Il existe plusieurs expressions maçonniques autour du maillet :

  • le « Premier Maillet » est le Vénérable Maître,
  • « Maillets battants » est la manière dont est reçu un dignitaire en loge, aux sons alternés des maillets du Vénérable Maître et des Surveillants, le plus souvent sous la voûte d’acier,
  • « Sous le maillet » signifie sous le sceau du secret.

Dans ce dernier cas, le maillet impose le silence. Mais le maillet est aussi cet outil qui brise le silence en produisant un son qui, comme le chant du coq, appelle chacun au travail.

Les coups de maillet ouvrent alors un espace et un temps sacrés. Ils accompagnent la diffusion de la Lumière en loge, notamment par l’allumage des trois piliers Sagesse, Force et Beauté. Ils incitent à l’éveil de la conscience et à la transformation de soi ; ils déclenchent un ordonnancement intérieur.

A ce titre, les coups de maillet du Vénérable Maître et des Surveillants ont la même portée symbolique que les coups de maillet portés sur le ciseau pour tailler la pierre brute : ces coups sont ceux du travail maçonnique en cours, un travail qui enclenche le progrès commun et individuel.

Le maillet est l’instrument des trois officiers qui dirigent la loge. Le Vénérable Maître et les Surveillants l’utilisent pour conduire les travaux, transmettre les ordres sur les colonnes, annoncer ou faire voter.

Comme au théâtre, les trois coups marquent le début (et la fin) des travaux, imposent le silence et unissent les membres dans une même vibration symbolique.

Le maillet du Vénérable Maître est spécifiquement le symbole du commandement (cf. lors de l’inspection de loge : « Je vous remets ce maillet, symbole de Commandement… »). Associé à l’épée flamboyante, laquelle symbolise l’autorité spirituelle, il représente le pouvoir temporel.

Cette autorité doit être exercée avec discernement : les coups sont dosés, réguliers, symboles d’une force maîtrisée, créatrice et non destructrice, qui sert à guider le groupe comme chacun dans sa quête de sagesse et de perfectionnement. Le maillet devient alors l’instrument de l’harmonie.

Au R.E.A.A., le maillet est, avec le ciseau et la règle, l’un des trois outils de l’Apprenti.

Le maillet représente la « volonté de perfectionnement qui doit nous animer », c’est-à-dire l’effort de travail sur soi. Ce travail consiste à dégrossir la pierre brute (symbole de l’individu imparfait) pour en faire une pierre polie, c’est-à-dire un être accompli, capable de trouver sa place dans l’édifice social.

Le maillet est associé au ciseau, instrument intermédiaire qui symbolise la méthode qui sous-tend l’effort.

Lire aussi la planche : La pierre brute, le maillet et le ciseau

Le maillet évoque la transmission initiatique : en frappant trois coups sur l’épée flamboyante posée sur la tête et les épaules du néophyte (Je vous crée, constitue et reçois…), le Vénérable Maître lui transmet symboliquement la Connaissance ou du moins les moyens d’y accéder : il l’initie.

On remarquera aussi les différentes fonctions du maillet lors de la cérémonie d’initiation :

  • le Vénérable Maître frappe un grand coup pour faire cesser tout bruit à la fin du premier voyage initiatique : il sonne ainsi la fin du désordre mental,
  • peu après, il pose fermement son maillet contre la poitrine du Récipiendaire : Qui va là ? Ici, le maillet protège la loge contre le risque de profanation,
  • la Lumière est communiquée pour la première fois au néophyte au troisième coup de maillet frappé par le Vénérable Maître : le maillet ouvre le chemin vers la Vérité.

Le maillet ne fait pas que ponctuer le temps maçonnique, il le crée.

D’autre part, le maillet évoque l’autorité juste autant que le travail sur soi. C’est un instrument qui impose un ordre collectif autant qu’il invite à un ordonnancement individuel. Qu’il soit partagé ou intérieur, cet ordre est synonyme de Lumière.

Par les coups répétés, le maillet dissipe les ténèbres et opère une séparation dans la sombre matière, libérant la meilleure partie de nous-même : c’est l’Oeuvre au noir, moment de vérité et de discernement.

Loin d’être une force aveugle, le maillet évoque la raison et la mesure : chaque coup porté l’est en conscience. Par la répétition inlassable des coups, le maillet suggère aussi la persévérance.

Au final, le maillet est l’outil par excellence de la transformation de soi ; il est une invitation à bâtir, à se bâtir. Il est le battement de cœur de la loge, la pulsation vivante et intime de l’initiation.

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Modif. le 3 octobre 2025

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