Le symbolisme de l’hiver : la genèse

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Le symbolisme de l’hiver : qu’évoque l’hiver dans l’hémisphère nord ? Que suggère cette saison ? Interprétation.

L’hiver est la saison qui se situe entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Saison froide, sombre, rude, infertile, l’hiver s’ouvre pourtant par une série de fêtes qui sont en fait la même, à savoir celle du retour de la Lumière :

• Noël est le « jour de la naissance » (de Jésus), mais aussi « la naissance du jour » : le solstice marque en effet le début des jours qui rallongent, c’est-à-dire le retour de la lumière,
• de même, le 27 décembre, la saint Jean d’hiver est associée au solstice d’hiver : une porte est en train de s’ouvrir sur un nouveau monde, une nouvelle vie, une nouvelle chance,
• enfin, la nouvelle année est fêtée comme l’entrée dans une nouvelle ère. Un nouveau cycle commence : l’hiver est un point de départ.

De même, dans le judaïsme, la fête de Hanouka voit son symbolisme souvent associé à celui du solstice d’hiver et de Noël, qui signent le retour de la Lumière ascendante, victorieuse des ténèbres et de l’obscurantisme.

Pourtant, l’hiver reste une épreuve. C’est un temps de souffrance, d’adversité, voire de misère. L’hiver est un tunnel, mais l’espoir est bien là.

Entrons dans le symbolisme de l’hiver.

Le symbolisme de l’hiver : interprétation

L’été et l’automne correspondaient à un effacement de la lumière extérieure (celle de l’ego) et parallèlement à un accroissement de la lumière intérieure, grâce à un travail sur soi, dans le sens d’un recentrage et d’une introspection. Précisément, le solstice d’hiver marque l’aboutissement de ce travail : l’énergie intérieure est à son maximum et ne demande qu’à s’épanouir à l’extérieur.

On assiste donc à une éclosion : un être nouveau est mis au monde, ce qui rappelle bien sûr la naissance de Jésus.

Mort et renaissance

L’entrée dans l’hiver sonne comme une renaissance. On pourrait aussi parler de germination : c’est le développement effectif d’un nouvel individu.

En Provence, le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, on sème traditionnellement des grains de blé de la précédente récolte dans trois coupelles contenant du coton. Les coupelles sont ensuite disposées sur la table de Noël puis placées dans la crèche jusqu’à l’Epiphanie. Une bonne germination au cours de l’hiver augure de belles récoltes à venir.

Décembre est donc le moment où l’énergie intérieure, celle de la Terre, perce la matière pour accéder au monde. L’enfouissement du grain dans la terre, synonyme de mort matérielle, a permis la vie nouvelle. Le message semble évident : il faut mourir pour renaître.

Mais loin d’une victoire définitive sur la mort, l’hiver constitue une épreuve : celle de la lutte pour la vie.

Remarque : Noël est la naissance du Messie, alors que l’Épiphanie correspond à la manifestation de Jésus aux païens, étape supplémentaire dans le dévoilement de la lumière.

Résistance et endurance

Dans le bouddhisme, les rigueurs de l’hiver sont nécessaires pour solidifier les racines et permettre aux bourgeons de fleurir au printemps.

De manière générale, l’hiver soumet les organismes à rude épreuve, les obligeant à résister physiquement, moralement et spirituellement. Le chemin est long jusqu’à l’épanouissement printanier : la vie est bien loin d’avoir triomphé des éléments, et si elle a réussi à percer, ça n’est que de manière timide…

Ainsi, l’hiver reste un temps intérieur, un temps de préparation et d’expérimentation avant d’espérer aller plus loin. L’hiver demeure un désert hostile à la vie ; cette dernière doit encore trouver son chemin.

A ce titre, l’hiver peut symboliser la capacité à surmonter les épreuves, à persévérer malgré les difficultés. C’est notamment par la cohésion du groupe, le partage et l’entraide que l’énergie vitale va pouvoir grandir, par exemple autour du feu du foyer qui rappelle la chaleur humaine de la crèche.

Certaines fêtes viennent renforcer cette lente maturation, notamment la Chandeleur, qui célèbre les progrès de la lumière solaire au service de la fertilité agricole.

La Pâque, fêtée après le 21 mars (équinoxe de printemps) vient clore la période hivernale : le Christ est ressuscité, l’homme nouveau est né, il va enfin pouvoir s’épanouir au grand jour.

Pureté et authenticité

La neige, souvent associée à l’hiver, symbolise le silence, la pureté et la blancheur, mais aussi le côté éphémère et fragile des choses.

Le blanc peut représenter un état indifférencié, un équilibre entre deux opposés. C’est la couleur du nouveau-né, innocent, naïf, authentique, pour lequel tout reste encore à découvrir.

Parallèles symboliques

L’hiver peut être associé, entre autres, aux éléments symboliques suivants :

• Noël,
• l’Epiphanie,
• la Chandeleur,
• la neige,
• la glace,
• le hibou et la chouette,
• l’ours (hibernation),
• le loup,
• la couronne,
• l’arbre de Noël, notamment le pin,
• le houx,
• la croix,
• les agrumes,
• les dattes,
• la bougie,
• le carnaval,
• les aurores boréales,
• le mythe de Déméter : mythe dans lequel cette saison est perçue comme une nécessaire descente en enfer pour préparer la fécondité de la vie,
• etc.

Conclusion

L’hiver est synonyme d’épreuve mais aussi d’espoir, un espoir symbolisé par le retour de la lumière qui peu à peu s’impose face aux ténèbres.

C’est un temps intérieur, même si l’être nouveau commence à percer, à éclore. L’énergie grandit en dedans et cherche à émerger. On peut voir dans cette émergence le lent réveil de l’être…

Au final, le symbolisme de l’hiver incarne à la fois une fin et un commencement, la mort et la vie, l’obscurité omniprésente et la lumière grandissante. Entre repli et ouverture, repos et activité, l’hiver prépare le printemps, saison où tout va pouvoir enfin se réaliser.

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Modif. le 20 août 2025