Les Vers d’Or de Pythagore : présentation et texte pdf complet. Que sont les Vers d’Or ? Quel enseignement ? Que faut-il en retenir ?
Les Vers d’Or (ou « Vers dorés ») sont un célèbre poème de sagesse antique, rattaché à la tradition pythagoricienne, comportant 71 vers.
Bien que le poème n’ait pas été composé par Pythagore (vers 580–497 av. J.-C.), il s’inscrit dans le courant philosophique ésotérique fondé par ce dernier à Crotone, en Italie du sud, au VIe siècle avant notre ère. Sa rédaction remonte probablement à une période ultérieure, entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C., reflétant l’héritage des communautés pythagoriciennes.
Transmis par des disciples et compilés au fil des siècles, les Vers d’Or nous sont parvenus à travers des manuscrits médiévaux byzantins. Ils ont été redécouverts et commentés à la Renaissance.
Le poème se veut un guide moral et spirituel pour tout homme qui cherche à s’améliorer. Il invite à la purification de l’âme, thème central du pythagorisme. Il exhorte à la modération, à la pratique de la justice et à l’usage de la raison.
Parfois rattachés à la gnose, les Vers d’Or illustrent l’idéal pythagoricien de la philosophia : l’amour de la sagesse, la recherche d’une certaine éthique de vie et la perspective d’une union avec le divin. Ils renvoient à d’autres traditions antiques, comme le stoïcisme ou l’idéalisme platonicien.
Voici le texte pdf des Vers d’Or de Pythagore.
Les Vers d’Or de Pythagore : texte complet
Il existe différentes traductions des Vers d’Or. Nous avons retenu celle d’André Dacier (1706), sans doute la plus proche du texte d’origine, dans un joli français d’époque.
Cliquez ci-après pour télécharger les Vers d’or de Pythagore en pdf :
Voici le texte complet des Vers d’Or :
- Honore premièrement les Dieux immortels, comme ils sont établis et ordonnés par la Loi.
- Respecte le serment avec toute force de religion. Honore ensuite les Héros pleins de bonté et de lumière.
- Respecte aussi les Génies terrestres, en leur rendant le culte qui leur est légitimement dû.
- Honore aussi ton père et ta mère, et tes plus proches parents.
- De tous les autres hommes, fais ton ami de celui qui se distingue par la vertu.
- Cède toujours aux doux avertissements et aux actions honnêtes et utiles.
- Et ne viens jamais à haïr ton ami pour une légère faute, autant que tu le peux.
- Or la puissance habite près de la nécessité.
- Sache que toutes les choses sont ainsi, mais accoutume-toi à surmonter et vaincre tes passions :
- Premièrement, la gourmandise, la paresse, la luxure et la colère.
- Ne commet jamais aucune action honteuse, ni avec les autres,
- Ni en ton particulier ; surtout, respecte-toi toi-même.
- Ensuite, observe la justice dans tes actions et dans tes paroles,
- Et ne t’accoutume point à te comporter dans la moindre chose sans règle et sans raison :
- Mais fait toujours cette réflexion que par la destinée, il est ordonné à tous les hommes de mourir,
- Et que les biens de la fortune sont incertains, et que comme on peut les acquérir, on peut aussi les perdre.
- Pour toutes les douleurs que les hommes souffrent par la divine fortune,
- Supporte doucement ton sort tel qu’il est et ne t’en fâche point,
- Mais tâche d’y remédier autant qu’il t’en sera possible.
- Et pense que la destinée n’envoie pas la plus large proportion de ces malheurs aux gens de bien.
- Il se fait parmi les hommes plusieurs sortes de raisonnements bons et mauvais.
- Ne les admire point légèrement et ne les rejette pas non plus.
- Mais si l’on avance des mensonges, cède doucement, et arme-toi de patience.
- Observe bien en toute occasion ce que je vais te dire :
- Que personne, ni par ses paroles, ni par ses actions, ne te séduise jamais.
- Et ne te porte à faire ou à dire ce qui n’est pas utile pour toi.
- Consulte et délibère avant que d’agir, afin que tu ne produises pas d’actes fous.
- Car c’est d’un misérable de parler et d’agir sans raison, et sans réflexion.
- Mais fais tout ce qui dans la suite ne t’affligera point, et ne t’obligera point à te repentir.
- Ne fais jamais aucune des choses que tu ne sais point,
- Mais apprend tout ce qu’il te faut savoir, et par ce moyen tu mèneras une vie délicieuse.
- Il ne faut nullement négliger la santé du corps ;
- Mais on doit lui donner avec mesure le boire et le manger, et les exercices dont il a besoin.
- Or j’appelle mesure ce qui ne t’incommodera point.
- Accoutume-toi à une manière de vivre propre et sans luxe.
- Evite de faire ce qui attire l’envie.
- Et ne dépense point mal à propos, comme celui qui ne connaît point ce qui est beau et honnête.
- Mais ne sois pas non plus avare et mesquin. La juste mesure est excellente en toutes choses.
- Ne fais que les choses qui ne pourront te nuire, et raisonne avant que de les faire.
- Ne laisse jamais fermer tes paupières au sommeil après ton coucher,
- Que tu n’aies examiné, par ta raison, toutes tes actions de la journée.
- En quoi ai-je manqué ? Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je omis de ce que je devais faire ?
- Commençant par la première de tes actions, continue ainsi de suite.
- Si dans cet examen tu trouves que tu aies fait des fautes, gronde-t-en sévèrement toi-même, et si tu as bien fait, réjouis-t-en.
- Pratique bien toutes ces choses, médite-les bien ; il faut que tu les aimes de tout ton cœur.
- Ce sont elles qui te mettront dans la voie de la vertu divine.
- J’en jure par celui qui a transmis dans notre âme le sacré quaternaire,
- Source de la Nature, dont le cours est éternel. Mais ne commence à mettre la main à l’œuvre,
- Qu’après avoir prié les Dieux d’achever ce que tu vas commencer. Quand tu te seras rendu cette habitude familière,
- Tu connaîtras la constitution des Dieux immortels, et celle des hommes,
- Jusqu’où s’étendent les différents êtres, et ce qui les renferme, et ce qui les lie.
- Tu connaîtras encore, selon la Justice, que la nature de cet univers est partout semblable,
- De sorte que tu n’espéreras point ce qu’on ne doit point espérer, et que rien ne te seras caché dans ce monde.
- Tu connaîtras aussi que les hommes s’attirent leurs malheurs volontairement, et par leur propre choix.
- Misérables qu’ils sont ! Ils ne voient ni n’entendent que les biens sont près d’eux.
- Il y en a très peu qui sachent se délivrer de leurs maux.
- Tel est le sort qui aveugle les hommes et leur ôte l’esprit. Semblables à des cylindres,
- Ils roulent ça et là, toujours accablés de maux sans nombre,
- Car la funeste Discorde qui leur nuit sans cesse, les agite sans qu’ils s’en aperçoivent.
- Au lieu de la provoquer et de l’irriter, ils doivent la fuir en cédant.
- Grand Zeus, père des hommes, vous les délivreriez de tous les mots qui les accablent,
- Si vous leur montriez quel est le Démon dont ils se servent.
- Mais prend courage, la race des hommes est divine.
- La sacrée Nature leur découvre les mystères les plus cachés.
- Si elle t’a fait part de ses secrets, tu viendras aisément à bout de toutes les choses que je t’ai ordonnées.
- En guérissant ton âme, tu la délivreras de toutes ces peines, et de tous ces travaux.
- Mais abstiens-toi des viandes que nous avons défendues dans les purifications,
- Et dans la délivrance de l’âme, fais-en le juste discernement, et examine bien toutes choses,
- En te laissant toujours guider et conduire par l’entendement qui vient d’en-haut, et qui doit tenir les rênes.
- Et quand après avoir dépouillé ton corps mortel, tu arriveras dans l’air le plus pur,
- Tu seras un Dieu immortel, incorruptible, et que la mort ne dominera plus.
Le commentaire des Vers d’Or
A venir.

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Modif. le 18 octobre 2025