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Les landmarks en franc-maçonnerie

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Les landmarks en franc-maçonnerie : définition. En quoi consistent les landmarks ? Quelle est leur source ? A quoi servent-ils ?

En franc-maçonnerie, les landmarks (« repères » en anglais) sont des critères de régularité que les obédiences s’appliquent à elles-mêmes et à leurs loges membres.

Les landmarks varient d’une obédience à une autre, chaque obédience considérant ses critères comme légitimes. La notion de landmark intéresse avant tout les obédiences qui se considèrent comme « régulières » ou traditionnelles, en tous cas dépositaires de l’héritage des premiers francs-maçons. Les obédiences dites « libérales » y font peu référence.

L’origine des landmarks plonge dans l’histoire non écrite de la franc-maçonnerie : les landmarks relèvent donc de la coutume, sans qu’il soit possible de dire à quand remonte précisément cette coutume.

Nous allons voir que la liste des landmarks a beaucoup varié dans l’espace et dans le temps, alors même qu’un landmark se veut intangible et universel, ce qui est paradoxal. Autrement dit, la règle semble irrévocable… jusqu’au jour où elle est révoquée.

Au temps de la maçonnerie opérative, les landmarks (littéralement : « marques sur le terrain ») désignaient les bornes délimitant l’édifice à construire. Le terme fait aussi référence aux Anciens Devoirs, c’est-à-dire aux règles de métier définies par les corporations de maçons.

En 1856, le docteur et franc-maçon américain Albert Mackey définit 25 lankmarks, dont certains sont cependant très liés au contexte du moment. On retiendra cependant les critères suivants :

  • la division de la maçonnerie en trois degrés symboliques,
  • la légende symbolique d’Hiram Abi,
  • le gouvernement de la fraternité par un Grand Maître,
  • le gouvernement des Loges par un Maître et deux Surveillants,
  • le droit de chaque franc-maçon de faire appel des décisions de sa loge auprès de la Grande Loge,
  • le droit de chaque franc-maçon de siéger dans chaque loge régulière,
  • l’interdiction pour un visiteur inconnu de prendre place dans la Loge sans avoir été examiné et reconnu comme franc-maçon,
  • l’interdiction pour une Loge d’interférer dans les affaires d’une autre Loge,
  • la croyance en Dieu comme condition d’adhésion,
  • la croyance en la résurrection comme condition d’adhésion,
  • la présence d’un « Livre de la Loi » en Loge,
  • l’égalité des francs-maçons,
  • le symbolisme,
  • le secret,
  • etc.

Au cours du XIXe et du XXe siècle, la franc-maçonnerie anglo-saxonne a produit de nombreuses listes de landmarks, avec cependant quelques principes communs récurrents :

  • la croyance en Dieu,
  • la présence du Volume de la Loi Sacrée en loge (Bible),
  • la légende d’Hiram au troisième degré,
  • ou encore la pratique du symbolisme.

En 1929, la Grande Loge unie d’Angleterre publie ses Basic principles, qui fractionnera la franc-maçonnerie mondiale en deux grands blocs : les obédiences reconnues par la Grande Loge unie d’Angleterre et les autres.

Les Basic principles de 1929 sont les suivants :

  1. chaque grande loge doit avoir été établie légalement (régularité d’origine),
  2. croyance en le Grand Architecte de l’Univers,
  3. serments et obligations prêtés sur le volume de la Loi Sacrée,
  4. loges exclusivement masculines, sans aucune relation avec des loges mixtes,
  5. souveraineté de la Grande loge sur les loges qui sont sous son contrôle,
  6. présence des trois grandes lumières de la franc-maçonnerie (volume de la Loi Sacrée, équerre et compas),
  7. interdiction des discussions politiques ou religieuses en loge,
  8. respect strict des coutumes et des principes des anciens landmarks.

Nous l’avons dit, les landmarks sont des critères de régularité qui permettent aux obédiences de se reconnaître (ou non) entre elles. Mais ils peuvent aussi se rattacher à l’observance d’un rite en particulier.

Pour ce qui est du Rite Ecossais Ancien et Accepté, il faut citer les landmarks tels que définis dans la Déclaration de principe du convent de Lausanne, à savoir :

  • l’existence d’un principe créateur sous le nom de Grand Architecte de l’Univers,
  • la libre recherche de la Vérité et la lutte contre l’ignorance,
  • l’acceptation d’hommes de toute nationalité, race et croyance,
  • l’interdiction des discussions politiques ou religieuses et l’accueil de tout profane quelles que soient ses opinions pourvu qu’il soit libre et de bonnes moeurs,
  • l’observance de ce code de conduite : « obéir aux lois de son pays, vivre selon l’honneur, pratiquer la justice, aimer son semblable, travailler sans relâche au bonheur de l’humanité par son émancipation progressive et pacifique ».

Ces landmarks ont été définis dans le but de fédérer tous les Suprêmes Conseils du monde.

La Grande Loge de France, deuxième obédience française, met traditionnellement en avant sept landmarks :

  1. l’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
  2. la présence en loge des Trois Grandes Lumières,
  3. la souveraineté exclusive de la Grande Loge de France sur les grades symboliques,
  4. l’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de Hauts Grades,
  5. la non-mixité dans les travaux rituels,
  6. la non-immixtion dans les controverses politiques ou religieuses,
  7. le caractère progressif et spirituel de la démarche initiatique.

D’autre part, en ce qui concerne ses relations avec les obédiences de R.E.A.A., la Grande Loge de France ajoute un huitième critère : l’utilisation de la devise du Rite, Ordo ab Chao.

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Modif. le 10 septembre 2025

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