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Les deux sphères : planche de compagnon

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Les deux sphères : planche maçonnique. Comment interpréter la présence des globes terrestre et céleste en loge de compagnon ?

Vous pouvez voir à l’Orient les Sphères céleste et terrestre. Elles vous suggèrent que désormais c’est tout le domaine de l’univers qui est proposé à votre investigation.
Rituel d’élévation au grade de compagnon

En loge de compagnon, les deux sphères figurent sur le tableau de loge et sont physiquement présentes au pied de l’orient : deux globes lumineux sont généralement posés sur les plateaux de l’Hospitalier et du Trésorier.

Il s’agit :

  • d’une part de la sphère terrestre : c’est le globe planétaire, qui évoque la géographie. La géographie est la science qui a pour objet la description la Terre et l’étude des phénomènes physiques, biologiques et humains qui se produisent sur le globe terrestre,
  • d’autre part de la sphère céleste : c’est la représentation du ciel étoilé et du zodiaque. Ce globe évoque l’astronomie, science qui a pour objet l’observation et l’étude des corps célestes et de la structure de l’univers.

Le globe terrestre est placé côté septentrion (lumière faible) alors que le globe céleste est placé côté midi (lumière pleine).

On remarquera que géographie et astronomie sont deux sciences qui font appel à la géométrie. Dans les deux cas, il s’agit de mesurer, de calculer, de raisonner. Les deux globes invitent à la connaissance de la matière, de l’espace, des phénomènes et des cycles. Mais alors que la géographie s’intéresse aux phénomènes ici-bas, l’astronomie s’intéresse au cosmos tout entier.

Quoi qu’il en soit, les deux sphères nous renvoient à des questions existentielles : où sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ?

Voici donc une analyse des deux sphères en loge de compagnon.

Voir aussi nos articles sur le symbolisme de la sphère et sur le symbolisme du voyage

Les deux sphères traduisent deux manières de regarder le monde : vers le bas, ou vers le haut. Il y aurait donc le regard porté vers le petit monde (microcosme), et celui porté vers l’univers tout entier (macrocosme).

Ainsi, les deux sphères peuvent être l’expression d’une dualité entre :

  • la Terre et le Ciel,
  • l’infiniment petit et l’infiniment grand,
  • le dedans et le dehors,
  • le lourd et le léger,
  • le fermé et l’ouvert,
  • le plein et le vide,
  • le limité et l’infini,
  • le partiel et l’universel,

et, pour aller plus loin encore, entre :

  • le concret et l’abstrait,
  • la matière et l’esprit,
  • la substance et l’essence,
  • la pensée limitée et la pensée libre,
  • etc.

Mais on peut aussi aborder cette dualité comme une équivalence ou une correspondance. En effet, la surface étoilée concave épouse parfaitement la surface terrestre convexe.

D’autre part, les deux sphères sont faites de la même « matière », de la même énergie cosmique ; elles découlent du même Tout. Simplement, la sphère terrestre semble être un point de rencontre particulier des forces cosmiques, alors que la sphère céleste évoque un potentiel libre.

Les deux sphères montrent que le microcosme est à l’image du macrocosme. L’étude de ce qui est à notre portée (la Terre, la Nature, nous-même) peut nous renseigner sur la structure du cosmos. Une correspondance qui transparaît dans la célèbre formule : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».

En loge, le franc-maçon évolue entre le pavé mosaïque et la voûte étoilée :

  • il marche sur le pavé mosaïque, dont les carrés peuvent être vus comme les lignes de latitude et longitude qui s’entrecoupent : voilà la matière qui nous porte et dont nous sommes issus,
  • il se tient sous la voûte étoilée, laquelle représente le cosmos tout entier, mais aussi les mystères de la Création.

Ainsi, le franc-maçon se trouve à l’exact point de rencontre de l’Esprit et de la matière, entre cause et manifestation. Les deux sphères renvoient à la double nature de l’Homme : à la fois terrestre et céleste, à la fois corps et Esprit. Entre les deux, l’âme humaine hésite…

Une autre interprétation des deux sphères est l’effort que le franc-maçon doit produire pour passer de la sphère terrestre à la sphère céleste. Précisément, en alchimie spirituelle, la théorie des Sept planètes ou des Sept sphères décrit le cheminement personnel à accomplir pour atteindre la pureté de l’être, autrement dit l’éveil complet. A chaque sphère correspond une planète, un métal et un trait de caractère.

Le symbolisme des deux sphères, qui évoque aussi celui du yin et du yang, est un tremplin pour aborder les grandes questions existentielles et métaphysiques.

Au coeur du mystère, il y a le rapport entre Esprit et matière, mais aussi la question de la conscience et du regard. Alors que la sphère terrestre pourrait être le regard de Dieu sur le partiel, la sphère céleste pourrait être le regard le l’Homme sur l’universel, autrement dit sur son Créateur. Les regards se croisent… transcendance et immanence se rencontrent jusqu’à se confondre…

Quoi qu’il en soit, les deux sphères nous invitent à la connaissance et au voyage. Le compagnon ne se fixe aucune limite dans la recherche de la vérité : tout est objet d’étude. Que l’on étudie la Terre, les étoiles ou soi-même, on étudie la même chose. Tout est réponse, tout est évidence pour qui sait regarder.

Voir aussi notre liste de planches au grade de compagnon

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Modif. le 26 février 2024

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