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Tao Te King 28 : utiliser toute chose

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Tao Te King 28 : texte et interprétation du 28ème verset du Livre de la Voie et de la Vertu. Quel rapport devons-nous avoir avec les choses ? En quoi consiste la force véritable ?

Ce chapitre du Tao Te King décrit la source de la véritable force, celle qui peut être exercée par le Maître, le sage ou le souverain.

La puissance ne réside pas dans la volonté de tout contrôler ; au contraire, elle naît du lâcher-prise et du renoncement, ce qui peut sembler paradoxal.

La véritable force consiste à suivre le cours du tao : le sage fuit les apparences pour épouser l’ordre des choses, et ainsi l’utiliser de la meilleure manière.

Voici donc Tao Te King 28, texte complet et signification du verset.

Tao Te King 28 : texte.

Entre parenthèses : traduction alternative.

Connais le viril,
mais tiens-t’en au féminin :
accueille le monde à bras ouverts.

(Celui qui connaît sa force mais l’abandonne possède le centre de l’empire.)
Si tu accueilles le monde,
jamais le Tao ne te laissera
et tu seras comme un petit enfant.

Connais le blanc,
mais tiens-t’en au noir :
sois un modèle pour tout le monde.

(Celui qui connaît ses lumières mais se tient dans les ténèbres, est le modèle de l’empire.)
Si tu es un modèle pour tout le monde,
le Tao sera fort en toi,
et rien ne te sera impossible.

Connais le personnel,
mais tiens-t’en à l’impersonnel :
accepte le monde tel qu’il est.
Si tu acceptes le monde,
le Tao sera lumineux en toi
et tu retourneras à ton être originel.

Le monde est issu du vide,
comme les ustensiles sont issus d’un bloc de bois.
Le Maître connaît les ustensiles,
mais s’en tient au bloc :
ainsi peut-il utiliser toute chose.

(Le Maître gouverne grandement et ne blesse personne.)

Tao Te King 28 : utiliser toute chose.

Dans ce 28ème chapitre, Lao-tseu pointe l’erreur qui consisterait à vouloir utiliser les choses (en l’occurrence sa position sociale, les armes, les outils, les opportunités…) pour soi-même, dans son intérêt propre.

Ce serait là une manière très dangereuse de mener sa vie et d’exercer le pouvoir, car cela reviendrait à se détourner du cours du tao.

Il ne faut pas oublier que toutes les choses sont issues du vide du tao : il conviendra de les utiliser en tant que telles, sans ambition déplacée. Ce vide est aussi qualifié de « simplicité parfaite » par Lao-tseu.

Ce vide rappelle aussi la partie noire du taijitu (symbole du yin et du yang), domaine du féminin et du passif, mais porteur de toute potentialité.

Ainsi, celui qui possède le vrai pouvoir est celui qui utilise les choses comme elles sont, comme elles vont. Celui-là accepte tout, même ce qui peut paraître négatif.

Sa puissance vient du fait qu’il se laisse traverser par la lumière du tao, illuminant tout ceux qui l’entourent. N’ayant plus de désir, incarnant la source, il devient un modèle pour tout le monde.

N’ayant plus d’ambition, il est semblable à un petit enfant dont les gestes sont naturels et évidents.

Notons que cette image du petit enfant rappelle les paroles de Jésus : Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point (Luc 18, 17).

Poursuivez la lecture du Tao Te King : 

Les trois ouvrages du canon taoïste à acquérir :

Modif. le 3 septembre 2020

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