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Tao Te King 10 : « agir sans rien attendre »

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Tao Te King 10 : texte et interprétation de ce verset sur le non-agir. Que faire de ses pensées ? Comment diriger son action ? Voici la voie du bien-vivre : la « suprême vertu ».

Le Tao Te King est un recueil de réflexions philosophiques et spirituelles, sous forme poétique, écrit par Lao Tseu au VIème siècle avant J-C.

Le Tao Te King fait partie des trois textes fondamentaux du taoïsme, avec les Œuvres de Maître Tchouang et le Traité du vide parfait de Lie Tseu.

Ce verset décrit le comportement du sage, qui consiste à ne pas s’attacher à ses pensées et à ne rien attendre de son action. Il donne une définition plus précise du non-agir.

Le dernier paragraphe décrit la « suprême vertu », qui consiste en une disposition mentale libre et ouverte, loin de tout désir, peur et ambition.

Voici le Tao Te King 10 : texte et analyse.

Tao Te King 10 : texte.

Peux-tu détourner ton esprit de ses errances
et rester dans l’unicité originelle ?*
Peux-tu laisser ton corps** devenir souple
comme celui d’un nouveau-né ?
Peux-tu purifier ta vision intime***
jusqu’à ne rien voir d’autre que la lumière ?
Peux-tu aimer les gens et les diriger
sans leur imposer ta volonté ?
Peux-tu gérer les affaires les plus vitales
en laissant les événements suivre leur cours ?****
Peux-tu te distancier de ton propre esprit
et ainsi comprendre toutes choses ?

Donner naissance et nourrir,
avoir sans posséder,
agir sans rien attendre,
diriger sans tenter de contrôler***** :
ceci est la suprême vertu.

Traduction alternative :
*et conserver l’harmonie entre ton âme spirituelle et ton âme animale ?
** ta force vitale
*** peux-tu te délivrer de ton intelligence
**** en laissant les choses passives ?
***** sans tenter de régner en maître

Tao Te King 10 : signification du non-agir.

Ce verset, qui consiste en une série de questions, invite à faire le point sur soi-même et à sortir des illusions causées par le mental.

Le mental est décrit comme « l’esprit errant » qui mène l’individu à ce voir comme un être autonome, séparé des autres et du monde. Le mental s’attache à l’ego qui oeuvre d’abord pour son intérêt personnel. Le mental est désir, regret et attachement, donc déception et malheur.

Il s’agira au contraire de faire confiance au cours des choses, en s’éloignant de l’idée vaine que nous pouvons changer le monde et que nous détenons la vérité.

Car le véritable obstacle à la vérité est nous-mêmes : c’est notre incapacité à voir l’évidence, à comprendre les autres, à accepter les situations.

Dans Tao Te King 10, Lao Tseu nous invite à épouser l’ordre des choses, autrement dit le tao. Voilà donc la voie à suivre.

Il s’agira de se fondre dans le grand mouvement cosmique, de se laisser traverser par l’énergie du devenir. Il n’y aura plus lieu d’avoir peur de l’avenir ou de regretter le passé : chaque événement trouvera sa place, et son sens.

Concrètement, il conviendra de rendre notre action conforme au tao :

  • aimer les gens,
  • ne rien imposer par la force,
  • ne pas chercher à posséder pour soi-même,
  • etc.

« Donner naissance et nourrir, ceci est la suprême vertu » : cette phrase lumineuse résume la nature du tao en même temps que le comportement à suivre.

Le tao donne naissance et fait exister toute chose, dans son immense générosité. De même, l’individu crée le monde par son action ; l’action juste consiste à participer consciemment au grand mouvement cosmique.

Le but n’est pas de modifier son comportement, mais d’abandonner toute ambition déplacée.

Continuez la lecture du Tao Te King : 

Les 3 textes majeurs du canon taoïste :

Modif. le 3 septembre 2020

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