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La souffrance dans le bouddhisme

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La souffrance dans le bouddhisme : quelle approche spirituelle ? Pourquoi le mal et la souffrance ? Comment sortir de la souffrance ?

La souffrance (dukkha) est un concept-clé du bouddhisme. C’est l’une des trois caractéristiques de l’existence, l’un des quatre sceaux et la première des quatre nobles vérités.

Selon le Bouddha, dans son premier sermon :

  • la naissance est dukkha (souffrance),
  • vieillir est dukkha,
  • la maladie est dukkha,
  • la mort est dukkha,
  • le chagrin et les lamentations, la douleur, l’affliction et le désespoir sont dukkha,
  • être uni avec ce que l’on n’aime pas est dukkha,
  • être séparé de ce que l’on aime ou de ce qui plaît est dukkha,
  • ne pas obtenir ce que l’on désire est dukkha.

La souffrance caractérise notre vie. C’est la marque de notre existence conditionnée, c’est-à-dire changeante et prise dans le flux des phénomènes : nous souffrons ou avons peur de souffrir à chaque instant.

La souffrance doit être comprise au sens large : elle est douleur, insatisfaction, mal-être, désagrément, incertitude ou conflit. Nous allons le voir, le bouddhisme distingue en réalité plusieurs types de souffrances.

La souffrance dans le bouddhisme : plusieurs formes

Les textes bouddhiques distinguent traditionnellement trois formes de souffrance :

  1. la souffrance ressentie :
    • physique (douleur),
    • ou mentale (souffrance psychique, mal-être, tristesse, sentiment ou sensation désagréable…),
  2. la souffrance liée au changement (ou impermanence), c’est-à-dire au fait que les choses ne durent pas :
    • le bonheur ne dure jamais : il s’accompagne de sa perte ou de la perspective de sa perte,
    • les instants de bonheur génèrent de la peur, de l’inquiétude et de l’incertitude,
    • une fois le bonheur passé, il laisse place à la tristesse et à la nostalgie,
    • lire aussi notre article sur l’impermanence.
  3. la souffrance liée à la nature même des choses conditionnées : ces choses portent de manière intrinsèque la souffrance. Chaque pensée ou action crée en effet du bonheur et du malheur, ces deux forces contraires étant indissociables. C’est particulièrement vrai pour les 5 facteurs constitutifs de l’ego (agrégats de l’existence ou khandha) :
    • le corps,
    • les sensations,
    • les perceptions,
    • les formations mentales,
    • et la conscience.

Causes et fonctionnement de la souffrance

La souffrance est la marque de notre existence conditionnée : elle est partout.

Nous l’avons vu, elle est principalement causée par l’impermanence et l’interdépendance. Mais elle est aussi renforcée par les Trois Poisons, qui forment son terreau.

Ces Trois Poisons sont :

  • l’ignorance : ce sont les illusions, la méconnaissance de l’origine et du fonctionnement de la souffrance,
  • l’attachement (soif ou convoitise) : il crée l’envie et le désir,
  • l’aversion (antipathie, haine) : elle mène directement à la souffrance.

Au final, la souffrance naît principalement du fait que nous attendons de la vie des choses qu’elle ne peut pas nous donner. C’est notre ignorance et nos passions qui nous condamnent à continuer de souffrir sans fin.

Pour un bouddhiste, la souffrance est consubstantielle du bonheur conditionné : tout moment agréable porte en lui de la souffrance.

Remarque : Connaître les causes de la souffrance constitue la deuxième des quatre nobles vérités du bouddhisme. Cette connaissance est sensée délivrer les êtres pris dans le samsara et les mener sur la voie de l’Eveil.

Comment sortir de la souffrance ?

Savoir que l’on peut sortir de la souffrance, et connaître les moyens d’en sortir constituent les troisième et quatrième des quatre nobles vérités du bouddhisme.

S’extirper de la souffrance consiste en particulier à emprunter le Noble Sentier Octuple. Cette « voie du Milieu » évite à la fois l’illusion du bonheur et la fatalité du malheur. Elle consiste en une éthique de vie et en une série de pratiques qui doivent toutes être respectées :

  1. la compréhension juste,
  2. la pensée juste,
  3. la parole juste,
  4. l’action juste,
  5. les moyens d’existence justes,
  6. l’effort juste,
  7. l’attention juste,
  8. la concentration juste.

Ces pratiques permettent de prendre conscience du caractère interdépendant et impermanent des phénomènes. Le méditant pourra alors observer la souffrance dans toute sa réalité, ce qui le mènera peut-être un jour au bout du chemin, à la libération finale : le nirvana.

Citations sur la souffrance dans le bouddhisme

Pour te libérer de la souffrance, libère-toi de tes attachements. Bouddha

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. Bouddha

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera. Bouddha

Une conscience troublée par les désirs ne peut se libérer ; une sagesse troublée par l’ignorance ne peut se développer. Bouddha

Lire aussi : La souffrance dans le taoïsme.

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Modif. le 19 mars 2024

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