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Le symbolisme du corps humain

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Le symbolisme du corps humain : comment interpréter l’anatomie humaine ? Quelle est la signification symbolique des organes et des différentes parties qui composent notre corps ?

A travers son célèbre dessin L’homme de Vitruve, Léonard de Vinci introduit le lien entre le corps humain, les sciences, les arts, la philosophie et la métaphysique.

L’étude symbolique du corps humain permet d’approcher le mystère de la vie, de Dieu et de la conscience. Il éclaire le rapport entre la matière et l’esprit.

L’homme debout de Léonard de Vinci est à la fois inscrit dans un carré (la matière) et dans un cercle (l’esprit) : il est connecté à la terre, mais son âme est en lien avec l’invisible.

L’homme est un microcosme (un petit monde) à l’image du macrocosme (le cosmos tout entier). De même, les organes qui le composent peuvent être vus comme des petits mondes connectés entre eux, formant un tout cohérent.

Le corps humain évoque des représentations ou des objets hautement symboliques, parmi lesquels :

  • la croix : par exemple l’Ankh (croix de vie égyptienne),
  • la colonne ou le pilier,
  • l’arbre de vie,
  • ou encore l’axe du monde : c’est l’image de l’homme universel, recentré, éveillé, debout et connecté à la « Source ».

Sur le plan spirituel et ésotérique, le corps humain est souvent vu comme un canal de lumière et de conscience : sa force, sa santé et sa beauté montrent le degré de réalisation de l’être.

Enfin, l’individu n’est pas statique : le symbolisme du corps humain s’exprime aussi à travers le dynamisme de ses actions et de ses positions. L’homme est un des rares mammifères à se tenir droit : c’est ce qui lui permet d’utiliser ses mains pour créer et construire. Là encore, le symbolisme est riche de sens.

Entrons dans le symbolisme du corps humain.

Le symbolisme du corps humain : approche générale.

Tout d’abord, le corps humain est construit de manière symétrique : le mystérieux phénomène de la vie répartit harmonieusement la matière inerte selon un axe central, sorte de ligne invisible mais omniprésente.

La vie est cette force qui ordonne le chaos : la symétrie exprime le sens, la beauté et l’intelligence.

D’autre part, l’être humain est construit sur une opposition entre le bas et le haut : le bas (les jambes, les pieds) sont connectés à la terre, c’est-à-dire à la matière brute et informe. Le haut (la tête) s’élève au-dessus du monde physique : ce point haut (qu’il soit divin ou humain) crée et transforme le monde, lui donne du sens.

Enfin, le corps humain comporte un centre imaginaire. Pour Léonard de Vinci, le centre spirituel est le nombril : c’est le centre du cercle, alors que le centre matériel se trouve au niveau de parties génitales : c’est le centre du carré.

Le symbolisme des différentes parties et organes du corps humain.

Il est possible d’interpréter les différentes parties du corps humain de la manière suivante :

  • les pieds : ils symbolisent les fondations de l’édifice corporel, le point de départ du chemin de compréhension,
  • les jambes : elles sont le symbole de la marche, du mouvement, de l’action,
  • la colonne vertébrale : elle symbolise l’axe vertical qui fait le lien entre le Ciel et la Terre. Elle montre un chemin d’élévation. C’est aussi l’axe autour duquel la kundalini (énergie spirituelle lovée au bas de la colonne vertébrale, selon le yoga) remonte,
  • le nombril : c’est le symbole du lien à la Terre-Mère,
  • le ventre : c’est le centre des pulsions et des désirs (le « ça » de Freud), ou encore le centre de la personnalité et de l’âme,
  • le coeur : c’est le centre de l’énergie vitale qui rayonne dans tout le corps par le flux sanguin. C’est le réservoir d’Amour, principe cosmique essentiel. C’est le lien intuitif entre le matériel et l’immatériel, le centre de la vraie Connaissance. C’est l’organe le plus « authentique » du corps humain,
  • les bras : ils symbolisent l’action et la force. Prolongement de la volonté de l’être humain, ils peuvent enlacer, aider, construire ou bien étouffer voire tuer. Le bras droit impulse, le bras gauche soutient l’action,
  • les mains : elles représentent la créativité, la possession, la domination, mais aussi la transmission,
  • la tête : elle évoque la sphère, symbole de perfection. C’est le centre de toutes les facultés humaines, et aussi le siège des cinq sens,
  • le visage : c’est l’image de l’individualité, de la personnalité (le « moi« ),
  • la bouche : elle symbolise la parole (aussi bien le mensonge que la vérité), la communication (le lien avec autrui), le souffle (la vie), ou encore le fait d’absorber, d’engloutir,
  • les yeux : ils évoquent la perception, l’intuition, la vision juste, la clairvoyance, la conscience ou encore l’ouverture à la Lumière,
  • le cerveau : c’est le point de jonction entre la conscience et le corps,
  • les cheveux : ils sont un symbole de rayonnement, 
  • le crâne : il évoque la voûte céleste, le contact avec le territoire de Dieu. Il est le siège immortel de l’âme.

Bien sûr, le symbolisme du corps humain ouvre la voie à bien d’autres interprétations.

Le corps humain à travers l’arbre de vie kabbalistique.

Pour les kabbalistes, l’homme a été créé à l’image de Dieu. Dieu s’incarne donc dans l’homme universel, dont il est le Principe immanent.

sephiroth et corps humain

L’arbre de vie kabbalistique est une représentation à la fois du cosmos, de la conscience et de l’être humain. Les 10 Sephiroth qui le composent éclairent de manière schématique le rapport (et la ressemblance) entre Dieu et l’homme.

Concrètement, les 10 Sephiroth peuvent être mises en parallèle avec les parties du corps humain :

  • la Couronne (Kether) se situe au-dessus de la tête : c’est l’impulsion décisive qui vient de la source inconnue, ineffable,
  • la Sagesse (Chockmah) et l’Intelligence (Binah) se situent de part et d’autre de la tête : elles renvoient d’une part à l’intuition (partie droite du cerveau) et d’autre part au raisonnement logique (partie gauche du cerveau),
  • la Bonté (Chesed) et la Rigueur (Geburah) se placent au niveau des épaules ou des bras : elles se rencontrent au niveau du coeur (la Beauté : Tiphereth) pour montrer l’harmonie qui doit régner entre l’Amour pur et la morale,
  • la Victoire (Netzach) et la Soumission (Hod) se placent au niveau des jambes et fusionnent en le Fondement (Yesod) qui est au niveau du sexe, montrant que les passions et la logique doivent s’équilibrer pour fonder une personnalité harmonieuse,
  • enfin, le Royaume (Malkhut) se situe sous les pieds : c’est le monde du concret, de la matière, du corps.

Ainsi, chaque Sephira est à la fois un attribut de Dieu et de l’homme.

En alchimie.

symbolisme corps humain alchimie

L’alchimie spirituelle a elle-aussi développé un symbolisme du corps humain, par exemple à travers les dessins de Georg Gichtel (ci-contre).

L’alchimie associe le plus souvent :

  • l’énergie solaire (le Soufre, le Feu) au coeur,
  • l’énergie lunaire (le Mercure, l’Eau) à l’âme changeante et au système nerveux,
  • l’élément Air au sang,
  • l’élément Terre au squelette.

Une correspondance partielle peut en outre s’établir avec l’arbre de vie séphirotique entre :

  • l’énergie solaire et la Sephira Tiphereth (coeur),
  • l’énergie lunaire et la Sephira Yesod (âme).

Le symbolisme du corps humain en franc-maçonnerie.

En franc-maçonnerie, le corps humain est à l’image du temple idéal. En effet, l’approche symbolique du corps humain consiste à percevoir les valeurs universelles inscrites en nous, à savoir :

  • la sagesse,
  • la force,
  • et la beauté.

Ces trois piliers ou valeurs fondent l’espace sacré en l’homme. Le franc-maçon est celui qui réussit à spiritualiser son corps, et à matérialiser son esprit, transformant son être en une colonne ouverte, lieu de circulation des énergies vers le bas et vers le haut. Le coeur est le « Saint des saints« .

L’épaisseur de l’être.

Le symbolisme du corps humain pose la question essentielle de l’épaisseur de l’être. La question consiste à savoir quel est notre degré d’autonomie et de liberté dans le monde.

L’être éveillé est celui qui comprend qu’il n’a pas d’existence propre : son autonomie est un leurre, sa liberté est illusoire, sa mort est imminente. Pris dans les forces infinies du Tout, son épaisseur est nulle.

Pourtant, chaque individu fait partie du monde. Chaque être est la conjonction de toutes les forces de l’univers, le carrefour des énergies cosmiques, le centre de Tout.

Ainsi, l’homme debout se laisse traverser par cette puissante Lumière : il est rien et tout à la fois.

Modif. le 19 mars 2024

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