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Le symbolisme du blanc

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Le symbolisme du blanc : quelle signification ? Le blanc est-il une couleur ? Quelle interprétation symbolique et ésotérique ? Quelle approche psychologique ?

Contrairement au noir qui est une absence de couleur, le blanc est la somme de toutes les couleurs. On peut donc dire que le blanc « transcende » les couleurs.

Le blanc évoque la clarté, la pureté, la lumière, la vérité, la conscience : il possède une dimension supérieure qui traduit l’intention divine.

Mais le blanc peut aussi sembler vide, sans consistance et sans relief. On parlera alors d’absence, de transparence, de silence, de manque de vie.

Ce qui fait dire que le blanc doit être complété du noir, sans lequel il n’aurait pas de sens. Ainsi, blanc et noir forment une paire complémentaire et indissociable.

Nombre de traditions spirituelles et ésotériques voient dans le blanc un symbole de renouveau : c’est l’aube qui annonce une renaissance, un état suspendu, un entre-deux ou un passage.

Entrons dans le symbolisme du blanc.

Le symbolisme du blanc et sa dimension divine.

Le blanc symbolise ce qui est vierge, incréé, intangible et absolu : nous retrouvons là les qualités de Dieu.

Image de l’intention divine, le blanc contient toutes les potentialités : il inclut toutes les couleurs, il est le réservoir de toute manifestation. Il précède et surpasse la Création : il transcende la matière.

Le blanc a un côté aérien, subtil. Il évoque le tao du taoïsme, sorte de puits vide qui donne naissance à toute chose :

Le Tao est tel un puits :
sans cesse utilisé mais jamais tari.
Il est comme le vide éternel :
empli d’infinies possibilités.
Il est caché mais toujours présent.
Tao Te King, 4

Le symbolisme du blanc par rapport au noir.

Le symbolisme du blanc est indissociable de sa relation avec le noir : nous touchons là au mystère de la dualité.

Si le noir est matière, le blanc est esprit. Mais on aurait tort de penser que le blanc est supérieur au noir. En effet, que serait l’esprit sans la matière ? En réalité, l’esprit ne peut exprimer son énergie qu’à travers la matière ; de même, la matière sans l’esprit ne serait que chaos.

Blanc et noir sont donc indissociables : il sont les deux énergies complémentaires, l’une positive l’autre négative, qui font tourner le monde, comme le montre le symbole du taijitu dans le taoïsme :

symbole yin yang

Ici, le yang (blanc) représente le masculin, l’esprit, le jour, le soleil, le chaud, le feu, l’actif ou le subtil, alors que le noir (yin) représente les qualités inverses.

L’un n’est pas meilleur que l’autre : blanc et noir sont le miroir l’un de l’autre, leur parfaite correspondance. Leur alternance rappelle en outre la loi des cycles.

Le blanc, au-delà du noir et du blanc.

Paradoxalement, le blanc est aussi ce qui permet de dépasser la dualité blanc-noir : en tant que couleur du Vrai, du Bien et du Beau, le blanc inclut en lui-même le noir, qu’il est parvenu à dissoudre par la force de son Amour.

L’Amour est en effet le principe cosmique qui embrasse toute chose, et qui assure la cohérence de l’ensemble.

Vecteur d’ordre et d’unité, le blanc est alors le symbole de la Grande Source, le centre du monde partout présent. C’est la couleur du plus grand des mystères, celui qui précède même le rouge du feu divin.

Le blanc : l’aube, le renouveau.

En spiritualité et ésotérisme, le blanc évoque souvent un changement de condition : signe de transition, il est une charnière, un point de passage, l’amorce d’un état nouveau.

C’est par exemple la lune blanche qui apparaît lorsque la nuit tombe (moment de la disparition des couleurs), ou encore l’aube qui dissipe les ténèbres (moment du retour des couleurs).

Le blanc est associé aux rites de passage qui marquent l’instant précis où l’individu se transforme : ces rites consistent à abandonner un état ancien pour renaître, symboliquement, sous une autre forme.

Le blanc représente cet état suspendu, ce vide presque neutre, sorte d’entre-deux à la frontière de deux mondes, représentant les deux facettes de la dualité.

Ainsi, le blanc évoque la disparition mais aussi le retour, l’insaisissable moment entre fin et recommencement. C’est sans doute la raison pour laquelle le blanc a longtemps été associé à la vieillesse (les cheveux blancs) et surtout au deuil : on pense au visage livide des morts, à la couleur du linceul ou à la manière dont on se représente l’âme détachée du corps. C’est l’entrée dans l’invisible et l’impalpable.

De la même manière, les vêtements blancs symbolisent l’entrée dans un monde nouveau : c’est la couleur des robes de mariée, celles des habits de baptême ou encore celle de la chemise des condamnés à mort. Par cette couleur, l’individu s’offre à son destin, il s’ouvre à l’avenir.

Le blanc dans les différentes traditions.

En Chine et en Afrique, le blanc est la couleur du deuil. Chez les Celtes, le blanc était la couleur des habits sacerdotaux. Dans le christianisme, le blanc est associé à la grâce et à la transfiguration (« ses vêtements devinrent blancs comme la lumière »). Enfin, le blanc a longtemps été une couleur royale.

Au final, le blanc manifeste un équilibre entre deux états opposés : nous sommes encore dans l’indifférencié, situation qui rappelle le monde originel.

Paradoxalement, cet état indifférencié rappelle aussi celui de la matière noire, amalgamée et chaotique : le plomb alchimique.

Le symbolisme de la couleur blanche en alchimie.

En alchimie spirituelle, le blanc évoque l’Oeuvre au blanc, seconde étape du processus qui mène à l’élaboration de l’homme nouveau.

L’Oeuvre au blanc succède à l’Oeuvre au noir : le corps (la matière agglomérée, le plomb) a été séparé des forces qu’il retenait prisonnières, à savoir la vie (l’eau) et le principe supérieur qui l’anime (le feu). La conscience est alors en mesure de se libérer de l’individualité égoïste.

Cette étape est indissociable de la mort : le corps physique est dissout, réduit en cendres. Dans cet environnement de deuil, une lueur paraît à travers les ténèbres, semblable à la blancheur de la Lune. 

Car l’Oeuvre au blanc est une résurrection : le blanc symbolise une nouvelle forme d’existence, une renaissance spirituelle fondée sur la connaissance de soi. L’individu s’est allégé de son ego et prend une forme pure, diaphane : il est parfois représenté sous les traits d’un enfant vêtu de blanc, ou d’une pierre blanche.

On peut aussi y voir l’âme qui s’élève, comme l’air, vers le principe supérieur.

Le blanc en franc-maçonnerie.

En franc-maçonnerie, le blanc peut symboliser la lumière que le nouvel initié reçoit après avoir subi l’épreuve de la Terre : une fois son bandeau retiré, il renaît sous la forme d’un être nouveau et prend place sous le signe de la lune.

Un symbolisme largement alimenté par la tradition alchimique.

Le symbolisme du blanc en psychologie.

En psychologie, le blanc est synonyme de pureté, d’innocence, de virginité ou de chasteté. Il peut aussi évoquer un manque de personnalité, une dilution de l’individualité, ou encore le vide de l’existence.

Il est associé à la froideur, à l’absence de vie, aux esprits errants et fantomatiques. Il peut aussi évoquer le vertige de la feuille blanche, l’angoisse ou la terreur…

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Modif. le 21 août 2021

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