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La mort dans le bouddhisme

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Comment le bouddhisme appréhende-t-il la mort ? Comment le cycle des renaissances successives fonctionne-t-il ? Quel rapport entre la mort, le samsara et le nirvana ?

Pour aborder la mort dans le bouddhisme, il faut d’abord comprendre ce qu’est un être humain.

Pour un bouddhiste, un être humain est une combinaison de forces ou d’énergies physiques et mentales. Un être humain n’existe pas « en soi », c’est-à-dire qu’il n’existe pas en tant qu’être autonome et séparé du reste du monde. C’est le concept du non-soi.

Ainsi, chaque individu est le résultat d’un ensemble de causes et de phénomènes qui le déterminent. Ce sont ses sensations, perceptions, idées et conscience qui lui donnent l’illusion d’exister seul, l’illusion de l’ego.

Ceci étant posé, voyons ce qui signifie la mort dans le bouddhisme.

La mort dans le bouddhisme

Dans le bouddhisme, la mort correspond alors à l’arrêt du fonctionnement de l’organisme physique.

Mais les énergies mentales ne cessent pas avec la fin de l’organisme physique. La volonté, le désir, l’envie de continuer à exister, le souhait de « devenir » sont des forces qui perdurent au-delà de la mort, au-delà de l’arrêt du fonctionnement de l’organisme physique.

Ces forces considérables, bien que basées sur un attachement illusoire, continuent à se manifester sous d’autres formes, ce qui crée une ré-existence, c’est-à-dire une renaissance.

Remarque : Le cycle des renaissances successives est appelé le samsara.

L’âme dans le bouddhisme

Le concept du non-soi (ou vacuité) interdit de parler d’âme dans le bouddhisme. Il n’existe en effet pas d’âme en tant qu’entité permanente et immuable.

L’individu en tant que combinaison des 5 facteurs constitutifs de l’être (ou « 5 agrégats », à savoir le corps physique, les sensations, les perceptions, les pensées et la conscience) est un continuum d’instants qui forment une « vie » apparemment cohérente.

En réalité, pendant la durée d’une vie, nous naissons et mourrons à chaque instant, tout en continuant à exister. Nous sommes en évolution permanente.

Nous l’avons vu, la mort est le moment où le corps physique meurt, mais ça n’est pas pour autant que les énergies ne continuent pas. Précisément, elles continuent sous la forme d’une autre vie.

Ça n’est donc pas l’âme qui renaît après la mort, mais les énergies qui continuent leur oeuvre.

L’espoir d’une renaissance dans une vie meilleure

La mort annonce une renaissance future. En fonction de la qualité de la vie du défunt et de son karma, il peut espérer renaître dans une vie plus ou moins favorable. Il peut espérer atteindre l’éveil dans sa prochaine vie, autrement dit le nirvana.

Le nirvana est un absolu au-delà de la vie et de la mort. Il est la perception de la réalité en tant que vérité ultime.

L’état intermédiaire entre la mort et la renaissance

Dans le bouddhisme tibétain, la période de transition entre la mort et la renaissance dure 49 jours.

A son décès, l’esprit du défunt rejoint le bardo, sorte d’état mental intermédiaire, avant de pouvoir renaître. Au 49ème jour, une cérémonie permet aux vivants de faire leur deuil à travers un rituel de vénération.

Dans le bouddhisme vietnamien, une deuxième cérémonie a lieu après un délai de 100 jours.

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Modif. le 19 mars 2024

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