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La Jérusalem céleste dans la Bible : description

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La Jérusalem céleste dans la Bible : description et symbolisme selon le livre de l’Apocalypse. Quelle est la signification profonde de la « nouvelle Jérusalem » ?

La Jérusalem céleste apparaît à la toute fin du Nouveau Testament, dans les deux derniers chapitres du livre de l’Apocalypse, consécutivement à la victoire de Dieu sur Satan et au Jugement dernier.

Si la Jérusalem terrestre est la capitale du peuple élu (la ville sainte où se situe le Temple de Salomon), la Jérusalem céleste comporte une dimension bien supérieure. C’est en effet le lieu merveilleux où les enfants de Dieu pourront vivre leur éternité.

La Jérusalem céleste apparaît en songe à Jean de Patmos, auteur du livre de l’Apocalypse. Par ses caractéristiques, elle rappelle le jardin d’Eden de la Genèse tout autant que le Royaume de Dieu tel qu’il est décrit en particulier dans Matthieu 5 (Les Béatitudes).

C’est un lieu qui comporte deux aspects, l’un spirituel, l’autre matériel. En effet, bien que surnaturelle, la nouvelle Jérusalem est visible : il est possible de la décrire et de la mesurer.

Ainsi, cette Jérusalem n’est peut-être pas que céleste : elle descend du ciel vers la terre pour prendre forme concrète. Elle est sans doute l’expression la plus pure d’une réalité qui dépasse la dualité matière-esprit.

Voici la description de la Jérusalem céleste selon la Bible, ainsi qu’une tentative d’interprétation.

Lire aussi notre article : L’Apocalypse selon Saint-Jean : résumé.

La Jérusalem céleste dans la Bible : description et interprétation.

Dans le chapitre 20 du livre de l’Apocalypse, Jean décrit la lutte finale entre Dieu et le mal, qui se solde par la disparition de Satan dans un étang de feu et de soufre. Puis chacun est jugé selon ses œuvres.

Au chapitre suivant, Jean assiste à l’avènement d’un monde nouveau : l’apparition « d’un nouveau ciel et une nouvelle terre », et la descente de la nouvelle Jérusalem qui vient se poser dans ce nouveau monde.

La Jérusalem céleste dans le chapitre 21 de l’Apocalypse.

Jean décrit sa vision :

1) Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus.
2) Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux.

La Jérusalem est certes d’origine céleste, mais elle vient se poser sur terre. Elle est comparée à une femme, une épouse qui s’est parée pour la noce. L’époux n’est autre que Jésus : la mariée s’offre à lui, corps et âme. Ainsi la nouvelle Jérusalem est la matière, issue de l’Esprit (le Ciel), s’offrant à l’Esprit, retournant à sa source.

Voici donc le nouveau monde : un monde dans lequel la matière reconnaît sa source spirituelle et vit selon ses lois.

3) Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.

Là-encore, ce verset dépasse la traditionnelle dualité entre matière et esprit, humain et divin. La Jérusalem céleste est le lieu où Dieu vit avec les hommes, au milieu d’eux. Elle est à la fois la Maison de Dieu (le Temple) et la maison des hommes.

4) Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

La Jérusalem céleste est un lieu paradisiaque, l’équivalent du jardin d’Eden avant qu’Adam et Eve ne croquent du fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Dans ce lieu, pas de mort, pas de honte ni de souffrance : l’homme retrouve son état originel, pur et authentique, parfaitement centré sur la loi cosmique.

9) Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m’adressa la parole, en disant : Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau.

Ici, la Jérusalem céleste est une nouvelle fois appelée « l’épouse » : celle qui s’offre à l’agneau de Dieu, autrement dit à Jésus.

10) Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu,
11) ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal.
12) Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël :
13) l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes.
14) La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau.

Dans ces versets, Jean décrit la beauté de la Jérusalem céleste, son éclat, sa transparence, sa grandeur, sa richesse et sa force. La lumière semble partout présente.

Par ailleurs, le symbolisme du nombre 12 est omniprésent :

  • 12 est le chiffre du temps et de l’espace (on pense aux 12 mois de l’année),
  • en tant que 3×4, 12 est le produit du ternaire (l’Esprit) et du quaternaire (la matière),
  • étant composé de 1 et de 2, douze associe l’unité et la dualité,
  • c’est le nombre de la perfection et de la plénitude,
  • il renvoie aux 12 tribus d’Israël (correspondant aux douze fils de Jacob, alias “Israël”), et aux 12 apôtres de Jésus.

Notons que la Jérusalem céleste comporte 4 côtés, rappelant les 4 dimensions cardinales : nous sommes bien dans l’espace terrestre.

15) Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille.
16) La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales.

La Jérusalem céleste a donc la forme d’un cube de 12 000 stades de côté. Ce nombre est le produit de 12 par 1000 (symbole d’immensité, d’infinité et d’éternité).

Par ailleurs, le symbolisme du cube est très parlant :

  • c’est la forme du Saint des saints dans le Temple de Salomon tel que décrit dans le Premier livre des Rois : c’est une forme géométrique différenciée mais parfaite, évoquant la rencontre entre l’Homme et Dieu,
  • c’est l’expression de la perfection dans la matière (sagesse, vérité), le reflet du Principe dans la réalisation,
  • notons aussi que le cube comporte 12 arêtes.

17) Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, qui était celle de l’ange.
18) La muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur.
19) Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce : le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude,
20) le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste.
21) Les douze portes étaient douze perles ; chaque porte était d’une seule perle. La place de la ville était d’or pur, comme du verre transparent.

A la lecture de ces versets, il apparaît que la Jérusalem céleste est faite d’un or transparent comme du verre. Ici, la matière est bien présente, mais elle est spiritualisée : elle laisse passer la lumière, comme les pierres précieuses.

Les 12 types de pierre listés (correspondant aux 12 fondations de la ville) forment une palette complète de couleurs.

Par ailleurs, le nombre de 144 apparaît : il équivaut à 12×12, et rappelle les 144000 fidèles marqués du sceau divin sur le front (cf Ezéchiel 9, 4), habilités à entrer dans la Jérusalem céleste.

22) Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau.

Point important, la ville ne comporte aucun Temple, ce qui signifie que l’espace sacré est désormais partout. Dieu est partout, et Jésus habite en chacun.

23) La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau.
24) Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire.
25) Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit.
26) On y apportera la gloire et l’honneur des nations.
27) Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’agneau.

La ville divine est elle-même source de lumière, une lumière éternelle qui ne connaît pas de nuit. La Jérusalem céleste est un phare qui pénètre tout homme de son Amour. Toute gloire ou honneurs sont mis au service du royaume de Dieu : il n’y a plus d’ego, plus d’ambition, plus de mensonge.

Les portes de la ville sont toujours ouvertes : tout être qui reconnaît Dieu est bienvenu.

La nouvelle Jérusalem dans le chapitre 22 de l’Apocalypse.

1) Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau.
2) Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.
3) Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront
4) et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts.
5) Il n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.

Cette description rappelle directement celle du jardin d’Eden et de son fleuve (Genèse), jardin au milieu duquel trône l’arbre de vie, arbre de guérison et d’immortalité.

Le centre de la Jérusalem céleste est constitué du trône de Dieu et de Jésus : c’est la source du fleuve, de la lumière et de la vie.

Enfin, Jean évoque une dernière fois la Jérusalem céleste à travers cette mise en garde :

14) Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville !
15) Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !

Conclusion sur la Jérusalem céleste.

Au final, la Jérusalem céleste rend compte d’une réalité spirituelle. Pour le croyant, pour celui qui sait qu’il est l’enfant de Dieu, c’est une réalité de chaque jour.

La nouvelle Jérusalem n’est pas hors du monde, elle n’est pas un paradis lointain, inaccessible, perdu dans le ciel ou à venir, mais bien une réalité concrète qui vient se poser dans la vie de celui qui sait ouvrir les yeux.

Rappelons cette parole de Jésus : Le royaume de Dieu est au-dedans de vous (Luc 17, 21). La Jérusalem céleste se trouve donc au fond de nous : c’est l’intelligence du cœur, qui nous permet de voir les choses telles qu’elles sont vraiment.

Le royaume de Dieu est acceptation, sérénité et pleine conscience : c’est avant tout une expérience humaine.

Lire aussi notre article sur le Royaume de Dieu

Voir aussi :

Couverture les Essentiels de la Spiritualité Adrien Choeur

Qu’est-ce que la spiritualité ? Quel est le but à atteindre ? En quoi consiste la méthode spirituelle ? Quel lien avec la philosophie ?

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Modif. le 10 avril 2024

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